LES TEMPS DES PREMIERS CHRETIENS                  par M. Francis CHA

 

  Le christianisme ne fut pas un long fleuve tranquille et cette religion mit du temps a prendre sa place.

Samedi 25 janvier. Francis CHA, nous présentera cette histoire des premiers siècles

 

Voici la présentation de la conférence qu'il nous a transmise 

 

  "  Il y a deux mille ans, un juif  nommé Jésus  était crucifié en Palestine. Ses disciples crurent qu’il avait ressuscité et répandirent dans le bassin méditerranéen  le message qu’il leur avait transmis. 

 

     Le christianisme se répandit dans l’empire romain et au-delà,  en luttant par l’action et les écrits  contre le paganisme (Celse) qui considérait  Jésus comme un imposteur, contre le judaïsme (les pharisiens) qui le considérait comme un faux prophète, contre les judéo-chrétiens (nazaréens, ébionites) qui le considérait comme un prophète juif,  contre les marcionistes et les gnostiques qui le considérait  comme un être divin n’ayant qu’une apparence humaine.

 

    Même après le Concile de Nicée (325) qui précisait  les dogmes du christianisme (Trinité, Incarnation)  les débats théologiques se poursuivirent : les adoptianistes considéraient Jésus comme un homme adopté par Dieu, les unitariens refusaient la Trinité, les arianistes considéraient Jésus comme inférieur au Père.

 

    Pour les nestoriens, les natures divine et humaine du Christ étaient conjointes mais séparées. Pour les monophysites, sa nature humaine était absorbée dans la nature divine. 

 

      Ces débats qui nous paraissent lointains ont entrainé des divisions, toujours visibles de nos jours, au sein du christianisme. Ils nous permettent de nous interroger sur les  fondements de la foi chrétienne. "

 

 

Voici un texte, pris sur WIKIPEDIA, traitant de ce sujet

 

Le christianisme primitif ou Église primitive est la période initiale de développement du christianisme à partir du Proche-Orient, de l'Europe méridionale et du pourtour méditerranéen. La définition du début et de la fin de cette période pose la question des origines du christianisme, et le débat est biaisé par les différentes interprétations des exégètes anciens ou modernes, appartenant aux différentes Églises qui en sont ultérieurement issues.

 

 

Le milieu de naissance du christianisme

 

 Articles détaillés : Quête du Jésus historique, Racines juives du christianisme, Christologie et Problème synoptique.

 

La question des origines

 

Le mouvement créé par les disciples de Jésus de Nazareth naît au sein du judaïsme pluriel du Ier siècle, dans la mouvance de Jean le Baptiste en Palestine et en Galilée[1],[2]. Dès les années 40, il se développe en Palestine, mais aussi chez les juifs de langue grecque (les « hellénistes ») et notamment dans la Diaspora et peu de temps après dans différents groupes de la société gréco-romaine qui ne sont pas juifs (appelés les païens). Alors que le judaïsme n’apparaît pas comme missionnaire, ce développement rapide semble être le résultat de missions confiées à des apôtres, dont les plus célèbres sont les Douze apôtres. Bien que l'on dispose de moins de sources, les mêmes missions semblent se développer dans la totalité de l'espace araméophone et notamment à l'est du Jourdain et de l'Euphrate.

 

La question des origines du christianisme est étudiée par diverses écoles d'historiens[3],[4],[5].

 

Les courants du judaïsme

 

Plusieurs courants du judaïsme judéen du Ier siècle (sadducéens, esséniens) ont disparu à la chute du Temple de Jérusalem autour de l'an 70. D'autres, comme les pharisiens, ont fusionné petit à petit avec ceux de la Diaspora, notamment autour de l'école de Yavné (vers l'an 90), qui donne naissance au judaïsme rabbinique[6].

 

Le débat historique

 

 Article détaillé : Jésus selon l'exégèse contemporaine.

 

On est amené à distinguer deux perspectives.

 

D'une part, les affirmations doctrinales font remonter le christianisme à la naissance de Jésus, à sa résurrection ou à la Pentecôte[7].

 

D'autre part, les hypothèses historiques se fondent sur des faits certains, par exemple : le christianisme commence à la suite de la diffusion d'un message. Les dates de rédaction du Nouveau Testament sont connues : entre les années 50 pour les premières épîtres pauliniennes et les années 90-95 pour l'Évangile selon Jean. Dans l'intervalle, les évangiles de Matthieu et de Luc, écrits vers 75-85, ont utilisé des traditions orales ainsi que des documents qui ont déjà circulé, comme le démontrent la théorie des deux sources et l'existence de la Source Q, admises par le consensus des chercheurs.

 

Il est également établi que le mot khristianoï existe dès les années 40 à Antioche, où vit l'une des premières communautés chrétiennes et d'où vient probablement l'Évangile selon Matthieu, une quarantaine d'années plus tard.

 

La critique textuelle, c'est-à-dire l'évaluation scrupuleuse de la transmission des textes à travers les manuscrits, a permis d'établir un texte fiable des écrits du Nouveau Testament, en particulier pour des lettres de Paul (dont un échantillon significatif de papyrus date de la fin du IIe siècle et du début du IIIe siècle[8]). La circulation de témoignages oraux (prédications, proclamations) est plus difficile à établir (absence de matériaux sur lesquels peuvent travailler les historiens, contrairement aux textes écrits), mais peut se déduire de témoignages indirects : sénatus-consulte de l'an 35, à Rome[9],[10], y établissant le christianisme comme « superstitio illicita » (religion interdite), présence de vestiges chrétiens dans les villes de Pompéi et Herculanum[11] (vestiges antérieurs donc à l'an 79 et l'ensevelissement de ces villes sous l'éruption du Vésuve).

 

La recherche actuelle se concentre principalement sur la diffusion du message du christianisme, orale dans un premier temps (comme le livre des Actes en témoigne), écrite par la suite. La diffusion des Évangiles et Épîtres est sujette à débat. Il est cependant très probable que, dès la fin du Ier siècle, il existait un certain nombre de paroles de Jésus qui circulaient[12]. Clément[Lequel ?] cite également des passages des Évangiles et des Épitres de Paul[13]. Marcion de Sinope, qui fut excommunié[14] en 144 dans l'église de Rome, liste les écrits qu'il considère canoniques, en se basant probablement sur un groupement pré-existant des lettres de Paul[15].

 

La date de début du christianisme ancien

 

Le débat sur la question de la date des débuts du christianisme demeure encore ouvert entre un consensus anglo-saxon et une tendance européenne.

 

École européenne

 

Le terme « judéo-chrétien » apparaît dans un chapitre de la thèse de Marcel Simon « Verus Israël », Étude sur les relations entre chrétiens et juifs dans l'Empire romain (135-425). Elle fut soutenue avant 1938[16] et conduite sous la direction de Charles Guignebert. Elle étudie les racines de l'antijudaïsme chrétien à travers la patristique grecque depuis Justin de Naplouse et Marcion de Sinope. Il s'attarde en particulier sur l'expression Vetus Israel vs Verus Israel, revendication dans laquelle il identifie le supersessionisme[17] et, au détour d'une section s'interroge sur les marges entre judaïsme et ce qu'on nomme aujourd'hui « proto-christianisme » auxquelles il consacrera l'essentiel de sa carrière.

 

Il faut considérer, en particulier, son essai de 1938, Essai sur les deux hérésies juives mentionnées par Justin[18]. L'emploi du mot hérésie y présente un intérêt rétrospectif en cela que le judaïsme se caractérise par le fait de savoir maintenir des dissensus sans créer de schisme[19], ce dont témoigne le Talmud.

 

Sa thèse traduite en anglais et réédité quatre fois demeure un ouvrage de référence et, de ce fait, en Europe, la séparation entre judaïsme et christianisme date de 135, à savoir de l'exil de l'école de Yavné à Poumbedita. C'est pourquoi en Europe, on voit les choses un peu plus tôt. Un consensus s'est établi autour d'une période s'étirant de l'établissement de l'école de Yavné à l'introduction de la Birkat ha-Minim à la fin du IIe siècle parce que les Nazaréens[20] ne s'étaient pas associés à la révolte de BarKochba[21],[22].

 

Marcel Simon représente le moment où l'étude de l'histoire du christianisme sort de l'apologétique pour entrer dans la critique[23] ; il se situe, comme le cardinal Jean Daniélou[24], toutefois[25], dans les problématiques de l'antériorité et de la postériorité, de l'orthodoxie, de l'erreur, de la vérité, du syncrétisme qui se sont révélé être de faux dilemmes[26].

 

Toutefois, le professeur Simon entendait limiter son étude à la période 135-425. Toute une école s'intéresse actuellement à la période antérieure, plus indistincte. Par exemple, François Blanchetière avec ses études les premiers chrétiens étaient-ils missionnaires ? (30-135) et son enquête sur les racines juives du mouvement chrétien (30-135) toutes deux publiées au CERF ces dernières années dans lesquelles il pose la question de la différenciation progressive. Cette différenciation progressive fait aussi l'objet des travaux d'autres chercheurs comme Dan Jaffé, Simon Claude Mimouni, Enrico Norelli, Bernard Pouderon, Daniel Marguerat, Dominique Cerbeleaud.

 

Fin du christianisme ancien

 

Pour l'école européenne, le christianisme primitif s'achève à la fin de l'âge apostolique, (période comprise entre l'Envoi en mission de Mt 28:19-20 et la mort supposée de Jean l'évangéliste) tandis que le christianisme ancien s'achève avec le concile de Nicée (325),

 

Pour l'école anglo-saxonne, on ne fixe pas de date de fin du paléo-christianisme. On tâche de définir le moment de séparation entre le christianisme ancien et le judaïsme hellénistique. Cette séparation se produit à des dates variables selon les régions, où l'on observe parfois longtemps après la fin des conciles christologiques des pratiques communes, en dépit du fait que les apologistes, notoirement Irénée de Lyon et Tertullien, tiennent les pratiques judaïsantes pour des hérésies. Toutefois, s'il fallait fixer une date, ce cycle s'achèverait au plus tôt :

 

 

Les sources

 

Longtemps, faire l'histoire des origines du christianisme fut difficile :

 

  • d'une part, par le manque de sources écrites, d'autant qu'elles étaient réduites artificiellement par le jeu de critères tels que « littérature hétérodoxe parce que minoritaire donc mineure » ou par le jeu de typologies anachroniques telles que « orthodoxe / hérétique » ou encore « canonique / non canonique »[29]. Ce critères méthodologiques devinrent obsolètes dès qu'on se rendit compte qu'ils étaient anachroniques : orthodoxie se fait jour seulement au IVe siècle ;
  • D'autre part, par les effets de la crise moderniste dans laquelle quelques Églises visent à interdire toute étude historique et critique, tant dans le protestantisme évangélique[30] que dans le catholicisme[31].

 

Littérature chrétienne

 

Dans cette section, les appellations « littérature chrétienne » et « littératures juives » sont utilisées uniquement parce que la tradition les désigne ainsi. Pour la période considérée, les littératures chrétiennes de langue grecque sont, en fait, des littératures juives de langue grecque[32].

 

Le Ier siècle

 

 

Le IIe siècle

 

La littérature patristique (90-160 apr. J.-C.). Ces textes, de caractère non canonique, se préoccupent d'instruction et de prédication.

 

 

Littératures juives contemporaines de la rédaction du Nouveau Testament

 

À ces documents bien connus s'ajoutent :

 

 

 Article détaillé : Historiographie juive du Nouveau Testament.

 

« Pour bien comprendre le christianisme primitif, il est nécessaire d'étudier le judaïsme, non seulement tel qu'il existait dans la période inter-testamentaire, comme l'arrière plan du christianisme, mais comme force sociale et religieuse vitale pendant les premiers siècles de notre ère. Sa présence comme religion indépendante à côté du christianisme au cours de cette période contribua à façonner le contexte dans lequel le christianisme se développa »[35].

 

 Articles détaillés : Bibliographie de la christologie et Sources sur la vie de Jésus de Nazareth.

 

Le christianisme primitif

 

 Articles détaillés : Craignant-Dieu (christianisme) et Christologie.

 

Le « christianisme primitif » est une expression qui doit être prise avec précaution. Le situer des origines à la fin de la période apostolique suppose chez Jésus de Nazareth la volonté de fonder une nouvelle religion, ce que rien n'atteste.

 

De même, situer la fin du christianisme primitif à la fin des conciles christologiques suppose que la création et le développement d'un corpus dogmatique soit une nécessité intrinsèque du christianisme. L'élaboration d'une doctrine christologique ne répond pas à la nécessité intrinsèque du christianisme, mais à l'institutionnalisation[36] sous la houlette des empereurs, de Constantin à Justinien.

 

Après la crise mélétienne[37] et à cause des difficultés de trouver un successeur à l'évêque d'Alexandrie, l'arianisme trouve un espace quasiment « médiatique » où se développer. Les débats sont assimilés au désordre à la faveur d'irrégularités dans l'élection de l'épiscope et le concile de Nicée est convoqué pour juger Arius. Il en sera de même pour les autres conciles et l'on se rendra vite compte que chaque concile crée un schisme[38].

 

Une Église primitive

 

 Article détaillé : Grande Église.

 

Une « Église » est initialement une communauté de chrétiens (du grec ancien ekklesia, assemblée du peuple). La question qui se pose est de savoir s'il existait une forme de structure ou d'autorité qui avait pouvoir de légiférer (ou d'émettre un avis) sur les problématiques qui devaient surgir dans les différentes communautés de chrétiens.

 

Au début du christianisme, les fidèles suivent un maître, un peu selon le modèle des écoles pharisiennes[39]. Le souvenir s'en transmet par l'invocation d'un apôtre à l'origine de telle ou telle Église régionale. Des indices de ce qu'a pu être l'organisation des pratiques des premiers disciples de Jésus apparaissent dans les Actes des Apôtres.

 

Toutefois, l'« Église primitive » n'existe pas historiquement avant l'institutionnalisation à laquelle procède Constantin[40]. Le christianisme est d'abord constitué de communautés locales considérées comme plus ou moins hérétiques par le judaïsme à partir de la phase de Yavné. Quand elles s'organisent, il n'y a pas l’Église mais l'assemblée locale réunie autour de ses presbytres et de son épiscope.

 

Hellénistes

 

Selon que la théologie ou l'histoire les décrivent, les Hellénistes trouvent une définition différente.

 

  • pour la théologie chrétienne[41], il s'agit d'un groupe de chrétiens de l'Église primitive (celle de Jérusalem selon les Actes des Apôtres) constitué de Juifs de langue grecque, mais résidant en Palestine, qui lisaient donc la Thora et autres écrits bibliques dans la traduction des Septante.
  • pour l'histoire, au Ier siècle et depuis les rois séleucides, spécialement Antiochos III et Antiochos IV, helléniste fait référence au grec hellénismos qui désigne le mode de vie grec et s'oppose à ioudaismos qui désigne le mode de vie judéen[42].

 

Pour bien comprendre ce terme, il faut remonter à la conquête d'Alexandre le Grand qui laissa en Judée-Samarie des rois grecs et à la révolte des Maccabées. Il s'agit à la fois d'une révolte des Juifs pieux contre la dynastie grecque des Séleucides[43], et d'un conflit interne au peuple juif : ce conflit opposait des traditionalistes hostiles à l'évolution de la tradition juive au contact de la culture grecque et des Juifs hellénisants plus favorables au métissage culturel. Cet épisode se situe au IIe siècle av. J.-C., entre -175 et -140.

 

Ces juifs lisaient la Bible en grec et ne pratiquaient plus la circoncision. Dans ce cadre, on comprend plus facilement[44] les propos de Paul dans son Épître aux Galates[45].

 

Pharisiens

 

Du fait de diverses malédictions sur les pharisiens prononcées dans les évangiles[46], l'interprétation traditionnelle[47] et, plus spécialement, théologique a tendance, le plus souvent, à attribuer le judaïsme normatif aux pharisiens du Ier siècle. On oppose alors un judaïsme confit dans les normes à un christianisme émancipateur de la loi en faisant une confiance illimitée aux interprétations de Pères de l'Église traditionnellement données aussi bien dans la lettre aux Romains[48] que dans la lettre aux Galates[49].

 

Pourtant, nombre d'historiens[50] sont d'accord pour dire que l'image des pharisiens tels qu'ils sont présentés dans les évangiles ne correspond pas à la façon dont vivaient et se comportaient les pharisiens du temps de Jésus et que leurs conflits avec celui-ci ont été exagérés. Le judaïsme normatif est certainement l'œuvre des pharisiens de l'époque de Yavné qui codifient la pratique des 613 mitsvoth avant laquelle elles ne sont pas formalisées[51].

 

Cette origine pharisienne de Jésus attestée par les évangiles (« Pourquoi tes disciples ne jeûnent-ils pas, comme les disciples de Jean et ceux des pharisiens ? » Mc 2, 18) qui soulignent la double filiation de Jésus par rapport au Baptiste et au milieu originaire de doctrine pharisienne de Jésus (croyances spécifiques dans la torah orale, les anges, la résurrection des morts...) expliquerait la violence de la polémique évangélique avec les Pharisiens (thèse de Matthieu Collin et Pierre Lenhardt). Il s'agit moins d'un groupe opposé à celui de Jésus et des disciples qu'un groupe concurrent de même obédience au moment où les évangiles synoptiques issus des traditions orales (torah orales) sont rédigés vers 65-70. La lutte entre les écoles pharisiennes issues de Hillel et Shammaï avant Jésus que nous montrent le talmud se poursuit donc après la destruction du Temple en 70. Selon cette hypothèse développée par Daniel Boyarin et d'autres exégètes français, christianisme et judaïsme sont deux réalités gémellaires issues d'un même courant de doctrine juif probablement pas avant la fin du premier siècle (Birkat ha-minim) en monde occidental. Des sectes du judaïsme qui ne se sépareront pas avant le Ve siècle en monde oriental. La projection de deux orthodoxies juive et chrétienne séparées avant le IVe siècle (conciles) serait un anachronisme.

 

Par ailleurs le rôle des pharisiens (hébreu : perushim, fr : séparés), est éminent après la destruction du temple en sorte que l'organisation et la refonte de la ritualité en l'absence du Temple qu'ils instaurent à Yavné, sauvent le judaïsme de la destruction[52]. Alors que la quête identitaire des Juifs se manifeste par le développement du culte synagogal par les pharisiens et le développement de l'école rabbinique de Shammaï et d'Hillel, les judéo-chrétiens commencent à se séparer des Juifs pharisiens et parallèlement mettent en place la tradition des lieux associés au Christ, notamment le Golgotha[53].

 

Enfin, certains auteurs commencent à dessiner un portrait de Jésus en maître pharisien suivi de ses disciples ou, au moins, en hassid, c'est-à-dire un pieux[54]. Cette configuration d'un maître suivi de disciples n'était connue que des pharisiens[55].

 

Religio licita et religio illicita

 

 Article détaillé : religio licita.

 

On a longtemps dit que le judaïsme était religio licita tandis que le christianisme était classé superstitio par les Romains et que les chrétiens en auraient revendiqué le statut. À l'analyse, il apparaît que l'expression religio licita n'est attestée que par Tertullien et que seule la religion romaine avait le statut de religio licita[56]

 

Religion mère et religion fille

 

Dans la période qui a suivi la Seconde Guerre mondiale[57], l'expression « religions mère et fille » pour décrire la relation entre le judaïsme et le christianisme, a correspondu à une volonté de révision des points de vue négatifs que chrétiens et juifs avaient longtemps portés les uns sur les autres[58] (ce point de vue négatif avait été théorisé par exemple, du côté chrétien, par la théologie de la substitution selon Tertullien[59],[60]).

 

À cette fin, il a été posé une hypothèse historique, démentie par ce que l'on connaît aujourd'hui de la complexité du judaïsme du Ier siècle, qui explique le point de divergence du christianisme d'avec le judaïsme en réduisant la diversité religieuse juive au Ier siècle à un objet singulier nommé « judaïsme » selon deux façons de faire. La première consiste à reculer le judaïsme rabbinique dans le temps en l'inscrivant dans le pharisaïsme du Ier siècle (pharisaïsme et judaïsme normatif ne feraient qu'un). La deuxième ne donne pas au pharisaïsme un tel statut prééminent et anachronique, mais considère que toutes les formes du judaïsme du Ier siècle, à l'exception du christianisme, avaient suffisamment de traits communs pour former une « religion ». De l'une de ces deux versions du judaïsme serait née une religion autre, un christianisme « fille » du judaïsme[61].

 

 

 

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