LE VIN, ET LES RISQUES CARDIO VASCULAIRES   par le Professeur Jacques BONNET

 

Le Vin : Est-il un Bon Moyen de Prévention des Maladies Cardiovasculaires ?.

 

Pr Jacques Bonnet, Université de Bordeaux

 

La presse grand public n’oublie jamais le vin dans les louanges du régime méditerranéen. Cependant, pour le cardiologue, l’action bénéfique de la consommation de vin n’est pas évidente. Face à ce problème majeur de la prévention des maladies cardiovasculaires, il est intéressant de faire le point.

 

Les effets délétères de la consommation d’alcool et de vin : Les effets néfastes cardiovasculaires sont nombreux. Un des risques les plus inquiétants est celui de l’hémorragie cérébrale. De nombreuses études cas-témoins ont clairement démontré que la consommation excessive d’alcool induit une augmentation du risque d’hémorragie cérébrale. Une des actions néfastes de l’alcool est son rôle dans l’aggravation du risque d’hypertension. La consommation d’alcool joue également un rôle délétère majeur sur la fonction cardiaque, induisant ou favorisant la survenue de myocardiopathies dilatées primitives. L’alcool n’est également pas innocent dans l’induction des arythmies cardiaques. Le risque d’arythmie est sûrement la cause essentielle du risque potentiel d’accident vasculaire cérébral ischémique. Face à ces effets, il est évident que le cardiologue reste prudent quant au problème de la consommation d’alcool.

 

Néanmoins, les épidémiologistes persistent dans leur affirmation : la consommation modérée d’alcool a un effet bénéfique. Les études épidémiologiques se succèdent et retrouvent de façon permanente, témoin de sa robustesse, la courbe en J montrant le rôle bénéfique d’une consommation modérée d’alcool sur la mortalité coronarienne et l’augmentation du risque de cancer et de cirrhose à doses élevées. L’action bénéfique sur le risque cardiovasculaire apparaît indépendante du type même d’alcool consommé, vin, bière ou autres boissons alcoolisées, prédominant chez la femme et médié par son action bénéfique sur le risque d’infarctus aigu du myocarde. La courbe dose-réponse montre que la meilleure dose à conseiller est vraisemblablement l’équivalent de 250 ml de vin par jour. Le rôle bénéfique de l’alcool touche également les autres facettes de la maladie athéroscléreuse comme l’artérite des membres inférieurs.

 

Comment expliquer le rôle bénéfique de la consommation alcoolique sur les maladies cardiovasculaires ? : Les explications sont complexes à la fois sociales et liées aux effets directs de l’alcool ou du vin sur l’organisme. Il apparaît en France tout au moins, que les consommateurs de vin ont une meilleure hygiène de vie. La consommation modérée d’alcool diminue également le niveau de stress, jouant par là-même un rôle dans la prévention des AVC. L’action la plus importante semble toutefois liée à son effet biologique dominé par trois cibles, le HDL cholestérol, le fibrinogène et l’HbA1C. Il existe également de nombreuses autres actions, notamment les effets antiagrégants et antioxydants qui peuvent participer à l’action bénéfique des boissons alcoolisées et notamment du vin.

 

En conclusion : La consommation d’alcool et plus particulièrement du vin protège le sujet des pathologies cardiovasculaires à condition toutefois d’être consommé au cours des repas et de façon modérée. Cette consommation ne doit cependant jamais être recommandée à la place d’une prise en charge hygiéno-diététique adaptée et médicamenteuse lorsque celle-ci est nécessaire.

 

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