L'HISTOIRE DE L'ABEROUAT par Louis LUCCHINI

 

L'histoire de L'ABEROUAT 

 

 

M LUCCHUNI est né en 1938 en Corse j'ai fait mes études à Pau fils de gendarme et de mère au foyer.

 

Ecole normale 1955-1959  CAP octobre 1960 Lescun .Service militaire 1961 1963 (Algérie)

 

Institiuteur 1963-1970 CARRESSE

 

Conseiller pédagogique en éducation physique  jusqu'en 1993

 

Adjoint au maire de Pau 1977-2001 (André Labarrère)

 

Conseiller général puis conseiller régional ,Président régional et national des comités régionaux   du tourisme ,maire de Jurancon  et à ce jour  retraité entouré de mes deux enfants ,trois petits-enfants et quatre arrières-petits-enfants

 

 

LA CONFERENCE

 

""Une vie bien remplie grâce à tout ce qu'a pu m'apporter l'expérience de L'Abérouat

 Je vous apporterai  mon témoignage sur l'histoire de L'Abérouat. Stagiaire en tant que normalien en février 1956 (année particulièrement froide -moins 21 ° )j'ai fait partie de l'équipe qui a repris le centre  suite à "l'affaire montagne...." avec Désiré Devals comme chef de centre et avec mes amis Darrou et Castaings .Toujours avec cette équipe qui s'étoffera un peu par la suite j'ai participé à toutes les activités (été comme hiver)pour me retrouver chef de centre de juin 1959 au 10 janvier 1961.""

 

 Pour beaucoup d'enfants, ces périodes à l'Abérouat, bien avant les classes vertes, elles étaient le lieu de découverte de la montagne, de la neige ou des pentes, et aussi , de la vie en groupe, mélange d'enthousiasme et de peurs. 

Par la suite j'ai encadré quelques activités  offertes aux instituteurs en formation permanente en tandem avec Mr Tischmacher botaniste et prof à l'école normale.

 

 

 

 

TEXTE DE M. ESPINASSOUS sur l'ABEROUT , en 2009

Bonjour,

Ce matin au réveil, encore plus de neige! De gros flocons!
Journée ski de fond au Somport. Il a neigé une bonne partie de la journée.
Le matin, tests:
- skier les yeux fermés
- sans les bâtons
- sortir un ski de la trace
- lever un ski, puis l'autre
et une petite sortie.
Pique-nique dans une grande salle.
Ballade l'après-midi: piste verte, une boucle d'environ 4 km!
Pas mal pour des débutants!
Et quelle rigolade dans les descentes.
Contents tout de même de rentrer se reposer au centre.

Demain, ce sera selon la météo...

Pour nous (la classe d'Eric). Départ le matin raquettes aux pieds pour une grande descente sur les pentes jusqu'au village de Lescun. Découverte d'un des plus beaux sites des Pyrénées. Des paysages grandioses à travers les forêts et les vallons recouverts d'une neige fraiche. On entend des commentaires d'étonnement des enfants ("on dirait comme dans un rêve"). ça c'est pour le côté agréable! Pour le reste ce sont des moments sportifs intenses parfois assez physiques, mais  les enfants font preuve d'une grande résistance et d'une solidarité bien agréables à découvrir quand on ne peut pas remonter avec la navette et qu'il faut retourner à pieds (la montagne a toujours le dernier mot!).
L'après-midi, le guide nous a expliqué la formation de la neige et les différentes couvertures neigeuses, ainsi que les avalanches et le secourisme en montagne. Soirée jeux avec les animateurs, demain on remet les skis et on fait de la luge...

 

 

mardi 31 janvier 2012

 

L'Abérouat, mardi 31 janvier

 

Visite de Lescun ce matin: joli village aux maisons en pierre. Rendez-vous chez Jean-François, berger du village. Nous assistons à la fabrication artisanale du fromage de brebis. Retour au centre pour repas chaud. Après-midi consacrée à l'étude de la neige, et luge. Retour au chaud au centre pour goûter, douches, écrits... Veillée jeux.
Demain, ski de fond au Somport.
Pour nous, la classe d'Eric, départ de bon matin pour skier sur les pistes du Somport.Premiers exercices d'équilibre et de glissades plus ou moins contrôlées (même pour le maître). Pique-nique à l'abri et retour sur la neige pour un après-midi de randonnées en ski de fond à travers les forêts frontalières franco-espagnoles. De grands moments de bonheur pour tous au plein air et sous les flocons, quelques frissons pour certains, grisés par la vitesse et la peur de rencontrer un copain à l'arrêt. Beaucoup de souvenirs pour le retour...

 

 

 

 

 

Retour en classe après une heure de navette et premiers écrits pour le carnet de voyage avant le dîner et la soirée jeux.
A demain pour la suite de l'aventure pyrénéenne.

 

lundi 30 janvier 2012

 

Arrivée à Labérouat

 

Comme prévu arrivée à 10 h 00 à Lescun. Puis montée vers L'Abérouat en minibus  sur une vraie petite route sinueuse de montagne. Impressionnant, mais l'arrivée dans le cirque fut forte par la beauté du cirque sous un franc soleil. Un frais manteau neigeux d'une quinzaine de centimètres a permis une première bataille de boules de neige. Balade en raquettes l'après-midi et lecture de paysage. Une belle première journée.

 

 

 

Demain, ski de fond, visite de Lescun, étude de la neige...

 

 

 

vendredi 15 avril 2011

 

Petite histoire du Centre d'Éducation Populaire de l'Abérouat

 

Abérou le noisetier. Abérouat le lieu où poussent des noisetiers.C'est entre ces bosquets de noisetiers que les bergers du cirque de Lescun, le plus haut village du Béarn, conduisent leurs troupeaux de brebis, de vaches et de juments. Il y a peu encore, trois cabanes se dressaient ici même; les bergers y faisaient le fromage de vaches ou de brebis ou le mixte(1). Et tout l'été encore maintenant, vaches et juments pacagent autour du centre; bergers ânes et brebis passent, font halte à l'Abérouat avant de s'installer un peu plus loin aux cabanes de Lagnes, de l'Ardinet, de Cap de la Batch.

 



Entre ces cabanes une source s'écoulait, son eau chaude guérissait hommes et bétail. Bientôt un établissement thermal local, des "bains", était construit. Les gens du village, de la vallée et d'ailleurs y montaient, à pieds, jusqu'à 2.000 bains par été en 1875.

Suite à un tremblement de terre parait-il, la source se refroidit, son "excellence" et sa réputation diminuèrent. Restait le bâtiment, rustique mais en bon état. Des "Messieurs" de la ville vinrent et louèrent le bâtiment pour, dés 1919, en faire un refuge de montagne. On s'enthousiasme vite à Pau et à Bordeaux, pour ce refuge de l'Abérouat "dans un val si beau qu'il fait songer aux premiers âges du monde". C'est là qu'il prend son aspect actuel (partie refuge) fièrement dressé face au cirque avec ces trois étages – regardez-le de face, et comparez avec les photos d'époque, vous le "retrouverez" tout de suite.

C'est en 1934 que deux jeunes instituteurs sont nommés non loin de là, dans des hameaux reculés de Sarrance, accessibles seulement à pieds : Jean Dutech et Henri Barrio dit "Coucou", par ailleurs grand skieur et guide de haute montagne.

Ces deux enseignants aux méthodes révolutionnaires font sortir les enfants de l'école : promenades botaniques, traces et indices des animaux, enquêtes, randonnées, initiation au ski, athlétisme dans les pommiers des vergers, gymnastique de plein air en short et torse nu... "Que hasen l’escola touts curts !", ils font l'école tout nu s'exclame mi effrayé mi émerveillé, le facteur redescendant du hameau.
Barrio et Dutech, tout à fait dans la mouvance sociale et politique de 1936 rêvent d'un centre de montagne où « toutes les jeunesses du monde » pourraient avoir accès à la découverte de la montagne sans barrière de classe ni de religion.
Vient la deuxième guerre mondiale, Barrio et Dutech, toujours ensemble, s'engagent dans la résistance au péril de leur vie; l'Abérouat servira ponctuellement de cache pour certains.

Enfin, après la libération, tout s'accélère. Dés 1946 Henri Barrio fait louer le refuge par la Fédération des Oeuvres Laïques et les premières colos d'été démarrent. L'hiver 47-48, un instituteur hors du commun, Joseph Darrière, invente avec Barrio et ses jeunes élèves de Tardets (Pays Basque) la première classe de neige de France (2) : l'épopée commence.
Arriver en train à la gare de Cette-Eygun; monter à pieds depuis le fond de vallée, halte à Lescun, monter à l'Abérouat dans la neige, toujours à pieds. Le ravitaillement (essentiellement pommes de terre et cochonaille) est fourni par les parents agriculteurs; les deux cheminées tournent à plein pour sécher les chaussettes et le soir les gamins entassent jusqu'à sept couvertures de laines sur leur lit.

En 1949, le premier trio de permanents est nommé : Fernand Lavigne instituteur directeur,
Huguette Campi cuisinière et Robert Villecampe (3) comme moniteur. Le premier "hivernage" est grandiose... les dernières portes et fenêtres sont montées à dos d'homme et de femme dans un mètre de neige, de nuit et dans la tempête. C'est dans ces années-là que le premier stage de ski est organisé pour les futurs instituteurs de l'École Normale de Pau. Classes de découvertes (déjà leur pédagogie si proche de celle de maintenant), classes de neige, colos tout l'été, stages de moniteurs et d'enseignants.


Et puis il y eut la route ! En fait une simple piste
l'inspecteur d'Académie lui-même y allèrent aussi bravement, de la pelle, du pic et de la pioche... La route, pas pour les groupes non, ce n'était même pas envisagé. La route pour la mule de l'Abérouat, la moto et la fameuse Jeep qui assuraient la montée régulière du ravitaillement... quand la neige ne nécessitait pas de tout monter dans les sacs à dos, à pieds ou à skis. Il faudra attendre les années 70 pour qu'un petit bus puisse monter l'été les groupes jusqu'à l'Abérouat. Mais l'hiver, c'était toujours à pieds sur la route enneigée que les groupes montaient au centre. En 1982, la route est goudronnée et le chasse-neige arrive enfin basé comme encore maintenant en haut, à l'Abérouat.

Lentement, comme s'il prenait son élan pour sauter, le centre est entré de plain pied dans le XXIème siècle : rénovation complète, cuisine à la pointe de la modernité, hautes technologies de l'informatique et de l'internet. Mais les murs, la cheminée où se réchauffaient les gamins de 1948, la vue éblouissante sur le Billare sont restés les mêmes, dressés dans la montagne, tout au bout de la petit route; vaches et juments pacagent toujours alentour; les bergers du XXIème siècle passent et repassent avec leurs brebis, bâtent et débâtent leurs ânes devant le centre pour s'en aller à pieds vers leurs cabanes.
Et, nous le croyons, nous l'espérons, ces dizaines de milliers de bonheurs d'enfants qui ont nourri ce centre depuis soixante ans donnent à ces murs, cette cheminée, cette maison une puissance d'émerveillement et de découverte à nulle autre pareille.

 

 

 


Louis Espinassous - L’Abérouat – Mars 2009

 

 

 

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