Voilà 100 ans la Révolution russe portait au pouvoir les dirigeants communistes qui allaient installer l'URSS et le régime communiste qui a marqué toute la politique et la vie du monde tout au long du 20ème siècle
C'est FRANCIS CHA , ancien professeur de sciences sociales et économiques qui nous présentera ce sujet. Nous le connaissons bien car il a déjà présenté pour Partage et Culture en Aspe plusieurs conférences
La conférence:
Vie et mort de l’URSS
25 décembre 91 :
Le drapeau rouge est descendu d’un toit du Kremlin pour être remplacé par le drapeau russe.
C’est le symbole, à la fois, de la fin du communisme soviétique et aussi de l’échec d’une tentative de démocratisation du communisme que l’on peut qualifier de ‘Gorbatchevisme’.
On peut considérer la date de 1991 comme le symbole de la fin d’un cycle commencé en 1848 avec la publication du ‘Manifeste Communiste’ par Marx et Engels.
CHAP 1 Un effondrement inattendu
Jusqu’aux années 80, l’effondrement du communisme et le retour au capitalisme n’avaient pas été intellectuellement sérieusement envisagés.
Quelques intellectuels avaient tiré quelques signaux d’alarme dans les années 70 :
Andrei Amalric 1970 : ‘ l’URSS survivra- t-elle en 1984 ? ’
Emmanuel Todd 1976 : ‘ la chute finale ’
Hélène Carrère-d’Encausse 1978 ‘ l’empire éclaté ‘où elle mettait l’accent sur la dissidence possible des républiques musulmanes.
L’URSS semblait avoir l’éternité devant elle. L’écrivain russe Zinoviev pensait même qu’un homme nouveau, incapable de remettre le système en cause, l’ « homo sovieticus », était né en URSS.
Cette difficulté intellectuelle à envisager cet effondrement était due à une fascination du communisme sur une grande partie de l’intelligentsia en particulier française.
A quoi était due cette fascination ?
Plusieurs raisons
- Le communisme représentait un espoir pour des millions de gens de la disparition de siècles d’oppression
- Il promettait la création d’un homme nouveau, la promesse du paradis sur terre.
Des millions de gens se sont battus pour cet idéal en faisant preuve de qualités exceptionnelles, de courage et d’esprit de sacrifice
Des milliers de gens sont morts pour cette cause
- Le marxisme avait un aspect scientifique. Il expliquait le passé, le présent, le futur.
Sartre pouvait dire dans les années 50 :
‘ Le marxisme est l’horizon indépassable de notre époque ‘
Les communistes étaient à l’avant-garde des luttes :
- la lutte contre le fascisme, contre le franquisme.
- La guerre contre le nazisme : Stalingrad, la résistance (les otages fusillés en France étaient d’abord les communistes)
- La défense des revendications ouvrières
- Le Pacifisme (appel de Stockholm)
- L’anticolonialisme
- L’anti-impérialisme
Le communisme représentait une économie rationalisée sans crises, sans chômage, avec des services gratuits.
‘Le vent d’Est l’emporte sur le vent d’Ouest ‘ pouvait dire Mao Tsé Toung.
La propagande donnait l’image de peuples enthousiastes : manifestations du 1 mai, unanimité des congrès.
Cette fascination finira par disparaître.
Le communisme a été une religion qui n’a pas donné ce qu’elle avait promis : le paradis sur terre. La réalité était trop loin de l’utopie.
CHAP 2 Les causes de l’échec du communisme : les causes immédiates
C’est l’absence d’opposition du Kremlin à des changements dans les maillons faibles de l’Empire à partir de 88.
Un journaliste anglais a dit que la décomposition avait duré :
10 ans en Pologne
10 mois en Hongrie
10 semaines en RDA
10 jours (en fait 24) en Tchécoslovaquie
CHAP 3 L'échec économique
Si le communisme avait économiquement réussi, il existerait toujours.
L’URSS et ses alliés ont perdu la bataille économique contre les pays de l’Ouest pour des raisons de faiblesse de la productivité, de lourdeurs bureaucratiques, d’absence d’innovations.
CHAP 4 L'échec politique
Lénine était hostile à la démocratie représentative et aux libertés politiques.
Le système politique qu’il imposa était fondé sur quatre piliers :
· Le marxisme comme science
· Le monopole politique du parti communiste
· L’organisation centralisée du parti
· Le syndicalisme comme courroie de transmission du parti.
Les réformes politiques jusqu’à Gorbatchev échouèrent car le Parti communiste soviétique s’opposait à toute réforme mettant en cause ces quatre principes.
Gorbatchev mit en cause le système. Il ouvrit la boîte de Pandore qui le fit exploser.
Avant la conférence, 3 textes pris sur Internet et que vous pourrez lire
1)
6 novembre 1917
La Révolution d'Octobre
Dans la nuit du 6 au 7 novembre 1917, les bolcheviques s'emparent des principaux centres de décision de la capitale russe, Petrograd (anciennement Saint-Pétersbourg).
Dans la terminologie bolchevique (on dira plus tard communiste), ce coup de force sans véritable soutien populaire est baptisé «Révolution d'Octobre» car il s'est déroulé dans la nuit du 25 au 26 octobre selon le calendrier julien en vigueur dans l'ancienne Russie jusqu'au 14 février 1918.
Une insurrection préparée au grand jour.
C'est deux semaines plus tôt que Lénine, chef des bolcheviques, a décidé d'abattre la jeune démocratie instaurée quelques mois plus tôt et de mettre en place une «dictature du prolétariat» inspirée par les principes marxistes.
Lénine repart aussitôt se cacher en Finlande et laisse à son adjoint Trotski le soin de préparer l'insurrection.
Alexandre Kerenski, chef du gouvernement provisoire, ne se méfie pas des bolcheviques.
Ces derniers développent auprès des soldats de Petrograd une propagande efficace autour de trois mots
d'ordre:
– «paix immédiate» (la Russie est encore en guerre aux côtés des démocraties occidentales contre l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie),
– «la terre aux paysans»,
– «tout le pouvoir aux soviets» (les soviets désignent en russe des conseils ou des assemblées de terrain où se prennent les décisions; ils représentent pour les démocrates sincères
l'aboutissement de la démocratie représentative).
Le 6 novembre 1917, au matin, la police tente de fermer une imprimerie du parti bolchevique. C'est l'occasion qu'attendaient les révolutionnaires pour se mobiliser.
Les partisans de Lénine assiègent le Palais d'Hiver où siègent les ministres du gouvernement provisoire. Ces derniers n'ont pour les défendre que 1300 soldats, cosaques et élèves-officiers, y compris une unité de volontaires féminines.
Pour donner à son coup d'État l'allure d'une révolution, Lénine fait tirer le croiseur Aurore, amarré à quelques centaines de mètres de là, sur un bras de la Néva.
Après quelques velléités de résistance, les élèves-officiers et les soldates se rendent. Les bolcheviques fêtent leur victoire par une immense beuverie, en vidant les bouteilles des caves bien fournies du Palais d'Hiver. Peu après minuit, le gouvernement signe l'acte de capitulation.
«Jamais une échauffourée de si petite envergure (une dizaine de victimes, d'après les historiens soviétiques) n'a eu des conséquences aussi prodigieuses, et une fois de plus, le sort de la capitale décida de celui du pays tout entier», écrit Léon Poliakov (Les totalitarismes du XXe siècle, Fayard).
La dictature en marche
Sitôt après sa prise de pouvoir, Lénine met en place les instruments de la dictature. La presse «bourgeoise» est étouffée. La police politique (Tchéka) est créée le 7 décembre, la grève interdite le 20 décembre !...
Le parti K-D (constitutionnel-démocrate), ancré dans la gauche démocratique est interdit dès décembre. Reste l'opposition du principal parti de gauche, les S-R (socialistes-révolutionnaires). Ces derniers recueillent une écrasante majorité aux élections à l'Assemblée constituante, que les bolcheviques n'ont pas osé annuler.
Lénine ne se démonte pas. Il proclame que le pouvoir des Soviets (les conseils populaires, solidement tenus en main par les bolcheviques) est supérieur à celui de l'Assemblée et le 19 janvier 1918, dès le lendemain de l'entrée en fonction de celle-ci, il ordonne sa dissolution.
Ne craignant plus la contradiction, le gouvernement entame à marches forcées la réforme des institutions. Le 5 février 1918, il annule les dettes et les emprunts contractés par l'ancien gouvernement à l'étranger et le 3 mars conclut la désastreuse paix de Brest-Litovskavec l'Allemagne. Le 12 mars, le gouvernement se transporte à Moscou, la capitale des premiers tsars, au coeur de la Russie continentale, loin de l'Occident
2)
L'URSS dans la guerre froide de 1947 à 1991
L'URSS dans la guerre froide de 1947 à 1991
Chronologie indicative :
1947 : doctrine Jdanov.
1948 : coup de Prague.
1949 : échec du blocus de Berlin.
1949 : première bombe atomique soviétique.
1955 : création du pacte de Varsovie.
1956 : XXe Congrès de Parti communiste d'Union soviétique.
1962 : crise de Cuba.
1975 : acte final de la conférence d'Helsinki.
1980 : reconnaissance officielle du syndicat Solidarité en Pologne.
1985 : arrivée au pouvoir de Mikhaïl Gorbatchev.
1989 : fin des régimes communistes en Europe de l'Est.
1991 : disparition de l'URSS.
Introduction
De 1947 à 1991, l'URSS a défié les États-Unis dans le cadre de la guerre froide. Comment a-t-elle tenu son rôle pendant toute cette période ? En quoi a-t-elle progressivement perdu sa puissance au point de disparaître ? Après avoir réussi à faire jeu égal (1947-1962), elle a dû faire face à de nombreuses difficultés (détente et guerre fraîche, 1962-1980), avant de voir son modèle s'effondrer (1980-1991).
I. 1947-1962 : le leader du bloc de l'Est
1. Un modèle international
Dans les pays qu'elle libère du nazisme en 1945, l'URSS aide les communistes à s'installer au
pouvoir ; elle est influente à l'Ouest où les partis communistes sont puissants (en France, le PCF représente un quart de l'électorat). Dans les colonies, de nombreux indépendantistes, comme
Hô Chi Minh, s'affirment marxistes. En Chine, la guerre civile entre communistes de Mao et nationalistes au pouvoir reprend.
L'URSS aide tous ces mouvements politiques. Elle se pose pour eux en modèle de société, seule à défendre les
peuples contre les partis bourgeois. Pour reconstruire les pays ruinés par la guerre ou la colonisation, elle propose d'éliminer les capitalistes, de nationaliser les entreprises et de placer
l'économie sous le contrôle de l'État. Son développement industriel dans les années trente apparaît comme un gage d'efficacité.
Pour freiner l'expansion du communisme, le président Truman lance le plan Marshall (1947). L'URSS réplique en proclamant qu'elle fera tout pour stopper l'impérialisme américain (doctrine Jdanov).
Le pays se pose en leader d'autant plus crédible qu'il détient la bombe atomique (1949).
2. Expansion en Europe et Asie (1948-1953)
En 1948, l'URSS achève brutalement la satellisation de l'Europe de l'Est (coup de Prague), puis
entreprend de couper les accès à Berlin-Ouest. Ce blocus a pour but de chasser les Alliés de la capitale allemande. Staline échoue, mais l'URSS montre qu'elle est prête à défier la puissance
américaine. Elle s'efforce, par ailleurs, d'organiser son bloc : l'Allemagne de l'Est devient une démocratie populaire (la RDA en 1949), le Comecon (alliance économique des pays de
l'Est) est institué et les bases d'une alliance militaire sont jetées avec la signature en 1955 du pacte de Varsovie.
En Extrême-Orient, l'URSS aide les partisans de Mao à conquérir le pouvoir (1949). Elle fait pression sur les Pays-Bas en Indonésie et envoie de l'aide aux partisans de Hô Chi Minh en Indochine. De 1950 à 1953, l'URSS affronte indirectement les Américains engagés dans le conflit coréen. Si le règlement de celui-ci n'atteint pas les objectifs attendus (satellisation par l'URSS des deux Corées réunifiées), les Soviétiques ont montré qu'ils sont prêts à défendre leurs alliés.
3. L'égal des États-Unis (1953-1962)
À partir de 1953, Khrouchtchev – successeur de Staline – décide de changer de tactique. Il
propose la mise en place d'une « coexistence pacifique ». S'il s'agit de gagner du temps pour renforcer son pays, il veut également séduire les pays du tiers-monde en leur donnant une
image positive. Leader du bloc de l'Est, l'URSS deviendrait une référence pour les pays du Sud. Pour réussir, Khrouchtchev engage des réformes (la déstalinisation) et donne la priorité à des
projets prestigieux comme la conquête de l'espace. En 1957, les Russes lancent le premier satellite (Spoutnik) et réalisent, en 1961, le premier vol spatial habité. Les Russes se
montrent ainsi capables de faire mieux que les Américains.
La « coexistence pacifique » apaise les relations Est-Ouest. Les deux grands trouvent des terrains
d'entente et jouent les arbitres dans de nombreux conflits : en 1954, ils font pression sur la France pour qu'elle accorde l'indépendance à l'Indochine, en 1955 la paix est signée
avec l'Autriche et des négociations s'ouvrent pour régler la question allemande. Lors de la crise de Suez (1956), les deux puissances obligent la France et l'Angleterre à se retirer. Les Russes
étendent leur influence en Égypte, dans le Sud-Est asiatique ou dans le monde arabe, sans rien céder dans leur sphère d'influence. L'URSS y maintient même son ordre de manière brutale comme à
Budapest en 1956.
De 1959 à 1962, l'URSS reprend une attitude plus agressive. Les négociations sur l'Allemagne sont rompues et en 1961 un mur est érigé à Berlin pour isoler la zone ouest. À la faveur de
la révolution cubaine, les soviétiques entreprennent d'installer des rampes de lancement de fusées sur l'île. La crise de Cuba (1961-1962) montre une puissance assumant pleinement son bras de fer
avec les États-Unis. Si elle échoue sur place, elle obtient quand même des concessions américaines en Turquie.
Transition
De 1947 à 1962, l'URSS a profité de la guerre froide pour étendre son influence dans le monde et s'affirmer comme le leader des pays les plus défavorisés. Mais la crise de Cuba trahit les limites de sa puissance. Comment assure-t-elle son leadership pendant les quinze années suivantes ?
II. 1963-1980 : l'essoufflement de l'URSS
1. Le déclin d'un leader
Si, depuis 1945, l'URSS est parvenue à étendre son empire, ses efforts l'épuisent et son modèle peine à préserver l'avance qu'il a pu prendre. La course aux armements lui coûte très cher et ses retards technologiques s'accumulent. Dans le domaine spatial, les Américains reprennent l'avantage : en 1969, ils envoient deux hommes sur la lune. Sur le plan intérieur, son système économique ne parvient pas à répondre aux besoins des populations. Le modèle ne fascine plus, son influence dans le monde décline, les pays socialistes se tournent désormais vers la Chine devenue sa concurrente depuis la rupture Pékin-Moscou de 1959 ; à l'ouest, les intellectuels sont plus critiques.
2. Des concessions tactiques dans le cadre de la détente
L'URSS accepte alors une politique de détente. Elle s'entend avec les États-Unis pour maintenir le statu
quo. Après l'établissement d'une ligne directe avec la Maison-Blanche (le télétype en 1963), elle signe des accords de désarmement (SALT en 1971) ou de non-diffusion de l'arme nucléaire (1968). À
ce titre, l'URSS veut renforcer sa position de leader et de protecteur des pays communistes tout en préservant ses intérêts nationaux. En Europe, elle fait des concessions à ses alliés (la
Roumanie) pour calmer leurs critiques et signe les accords d'Helsinki (1975) par lesquels elle accepte le respect des Droits de l'homme mais valide surtout les frontières acquises
en 1945.
L'influence de l'URSS recule sur de nombreux fronts : l'Albanie et Cuba se tournent vers la Chine qui se pose en concurrent direct en tant que leader des pays socialistes. Mais elle poursuit sa lutte contre les États-Unis (Vietnam) et reste ferme en Europe de l'Est (printemps de Prague en 1968). Si son leadership s'affaiblit, l'URSS est toujours une puissance qui sait imposer son ordre.
3. La reprise de l'expansion ou « guerre fraîche » (1977-1984)
Se sentant de nouveau capable de faire face aux États-Unis, l'URSS relance ses offensives à partir de 1977. En Europe, elle déploie des missiles (SS20) et tente d'affirmer sa domination sur le continent. Elle normalise la Pologne (1981) où une opposition syndicale avait vu le jour (création du syndicat Solidarnosc en 1980). Dans le reste du monde, elle fait basculer des pays dans son camp : sur le continent américain (Nicaragua), en Afrique (Angola, Éthiopie) et en Asie centrale (intervention en Afghanistan), son influence s'étend.
Pendant deux décennies, l'URSS a réussi à maintenir ses positions ; elle semble même reprendre le dessus. Mais sa progression est fragile et son image internationale de moins en moins positive. Sa puissance fait illusion. Les années 80 s'annoncent difficiles.
III. 1981-1991 : l'effondrement de l'URSS
1. Une puissance déstabilisée sur tous les fronts
En Europe, la tentative de neutralisation de l'Allemagne échoue. L'URSS ne parvient pas à empêcher le
déploiement des missiles américains Pershing, et, menée par l'axe franco-allemand, l'Europe de l'Ouest ne se laisse pas intimider. La construction de la CEE, au contraire, s'accélère. Les
États-Unis relancent alors la course à l'armement (projet IDS du président Reagan). L'URSS ne peut relever le défi.
En Asie centrale, son intervention en Afghanistan est un fiasco. Elle ne peut faire face à la guérilla. Au Moyen-Orient, elle ne parvient pas à s'implanter en Iran devenu république islamique et son soutien à l'Irak est vain. L'Égypte prend ses distances et se rapproche des États-Unis. L'URSS ne parvient pas à s'adapter aux changements survenus dans ces pays.
2. Le retrait du « grand frère »
Le nouveau dirigeant de l'URSS (Gorbatchev) cherche à sauver l'empire par une stratégie de repli. Pour accomplir les réformes nécessaires au maintien du système communiste, il décide un repli de l'URSS sur ses frontières historiques. À partir de 1986, Gorbatchev signe des accords de désarmement avec les États-Unis. En ce qui concerne les pays du Sud, il entreprend de confier leur sort à ses alliés et entreprend le désengagement de ses forces. L'URSS se retire ainsi d'Afghanistan (1989), laisse le Nicaragua revenir à la démocratie (1989), confie aux Cubains la défense des alliés africains (Angola).
3. L'URSS perd le contrôle de son empire (1989-1991)
Sans la présence de ses troupes, l'URSS ne parvient pas à garder le contrôle de ses alliés. En Europe de
l'Est, la contestation se renforce. Sous la pression, Gorbatchev accepte la désatellisation. De façon pacifique (Tchécoslovaquie) ou violente (Roumanie), les régimes communistes sont renversés.
En novembre 1989, le mur de Berlin tombe. C'est la fin du bloc de l'Est en Europe.
L'URSS se replie sur elle-même. Mais elle est touchée à son tour : dès 1990, les États baltes font sécession. Par la voix de son président (Eltsine), la république de Russie proclame alors son indépendance. Au lendemain d'une tentative manquée de coup d'État communiste, l'URSS disparaît. Avec elle, c'est la guerre froide qui prend fin.
Conclusion
De 1947 à 1991, l'URSS s'est servie de la guerre froide pour s'imposer comme leader des pays communistes et promouvoir son modèle de société dans le monde. Après avoir longtemps fait jeu égal avec les États-Unis, elle s'est affaiblie et s'est finalement montrée incapable de tenir son rang. Les républiques qui la constituaient peuvent-elles se rassembler autour de la nouvelle Russie pour proposer une alternative aux États-Unis désormais seule superpuissance ?
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/revision-du-bac/annales-bac/histoire-terminale/l-urss-dans-la-guerre-froide-de-1947-
3 )
La fin du communisme et ses conséquences
En 1989, la chute du mur de Berlin surprend tout le monde. Mais la chute du mur n’est pas la chute de l’URSS et donc du communisme. La chute de l’URSS se déroule en 1991 et dès lors le monde s’en trouve complètement modifié. Les conséquences sont diverses et laisse surtout la place aux Etats-Unis qui peuvent désormais s’imposer. Quelles sont les conséquences de la chute du communisme en 1991 sur le monde ?
La disparition du bloc
a) Sous Gorbatchev
A partir de 1985, le nouveau dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev relance la politique de détente. Il souhaite moderniser son pays avec deux plans :la Perestroïka et la Glasnost . Les négociations de désarmement reprennent et l’URSS se retire des conflits où elle est engagée en Afrique et en Afghanistan. L’URSS resserre sa tutelle sur les démocraties populaires où les aspirations capitalistes et libérales amplifient.
b) La chute du mur
La contestation qui a débuté en Pologne aboutit à l’effondrement des régimes communistes en Europe de l’Est. Le mur de Berlin est ouvert le 9 novembre 1989 et l’Allemagne est réunifiée en 1990.
En 1991, l’Etat Fédéral de l’URSS est remplacé par une CEI c’est à dire une communauté d’Etats Indépendants destinée à développer la coopération économique, culturelle et militaire entre les anciennes républiques soviétiques.
Après la démission de Gorbatchev, l’éclatement de l’ex-URSS s’accélère. Des guerres opposent les peuples des anciennes républiques soviétiques. En Europe, certains Etats se divisent : ex-Yougoslavie, ex-Tchécoslovaquie.
Quel avenir ?
a) Les Etats-Unis s’imposent
Les régimes communistes se sont effondrés sauf en Chine, Corée du nord, Viêt-Nam et Cuba. Les relations économiques et militaires entre les membres du bloc soviétique ont disparu et les pays sortis du bloc soviétique vont s’intégrer progressivement aux organisations occidentales du type militaire comme l’OTAN ou économique comme dans l’Union Européenne. Les Etats-Unis sont désormais la seule superpuissance et ils jouent le rôle de « gendarme du monde ». En 1991, ils interviennent au nom de l’ONU dans la région du Golfe persique pour défendre le Koweït envahi par l’Irak et pour préserver les intérêts dans la première région exportatrice de pétrole au monde.
b) La fin de la guerre froide
L’affrontement Est-Ouest n’existe plus. Le monde est sorti de la guerre froide. Mais les risques de la guerre ne sont pas pour autant écartés. L’ONU est de plus en plus sollicité pour résoudre de nombreux conflits liés à la réorganisation des Etats après la chute du communisme comme en Yougoslavie. Les conflits régionaux sont d’autre part nombreux comme au Proche-Orient. Les Etats-Unis sont devenus la cible d’Etats et de mouvements qui refusent l’hégémonie américaine sur le monde. Des attentats visent les intérêts américains , le plus traumatisant étant celui du 11 septembre 2001 contre les tours du World Trade Center.
La fin du communisme a eu des répercussions sur le monde dans le sens où la place est vacante pour les Etats-Unis qui peuvent dominer le monde et imposer ses choix décisionnels. Mais si dans un premier temps, les Etats-Unis dominent, avec la formation de l’Union Européenne, l’idéologie américaine est affaiblie. Enfin, les Etats-Unis sont critiqués dans leur engagement militaire en Irak lors de la seconde guerre du Golfe qui est un second Viêt-Nam pour eux. Finalement, la consolidation de l’Union Européenne créée un contre-pouvoir face aux Etats-Unis de plus en plus critiqué.