Jean-Jacques Castéret, docteur en ethnomusicologie, compte parmi les principaux spécialistes de la polyphonie de tradition orale en Europe. Directeur de l’ethnopôle InOc Aquitaine, il développe des programmes publics de sauvegarde des archives sonores, de valorisation du patrimoine numérique occitan (sondaqui.com ; trobar-aquitaine.org) et de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel.
Il est chercheur associé au Laboratoire ITEM de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, membre du Research Centre for European Multipart music (Université de Vienne), du groupe de travail sur les polyphonies de l’International Council for Traditional Music, de la Société Française d’Ethnomusicologie.
LA LONGUE TRADITION DES NOËLS BEARNAIS
Nadau, Nadau
Le pivot de cette histoire c’est l’imposant recueil Nadau, Nadau ! : Recueil de Noëls béarnais et gascons anciens et modernes, publié au début de l’année 1914, par l’abbé JB Laborde, et que la réédition du centenaire nous donne l’occasion de ré-explorer. En fait, ce que cache ce volume c’est une vaste production de Noëls au cours des siècles précédents, c’est également leur place dans la société béarnaise et leur mode de création et de diffusion
Il révèle la place de l’Ecrit dans cette société et son articulation avec l’oral comme il le donne à comprendre grâce aux documents qu’il a rassemblés et qu’il publie en septembre 1911 dans la revue Reclams de Biarn e de Gascougne, complété, en mai et juin 1912, par « Nouveaux Noëls béarnais ».
L’AUTEUR
Le Chanoine Laborde né en 1878 à Ogenne-Camptort (canton de Navarrenx),
Notamment enseignant au
Séminaire d’Oloron, Curé de Bruges de 1912 à 1940, décédé en 1963.
Il est reconnu comme un Grand Historien du Béarn !, mais aussi producteur : Folkloriste : Nadaus, Carnaval ou encore Félibre : Membre Ecole Gaston Febus et enseignant de Béarnais (Langue d’Oc)
L’ouvrage est un outil de transmission culturelle et linguistique entièrement dédié à la matière béarnaise et plus largement gasconne. Une matière que lui, et EGF, ne coupe pas d’un ensemble plus vaste qu’on appelle alors Langue d’Oc et qu’on appelle aujourd’hui Occitan
JB Laborde a ainsi une très bonne connaissance des noëls languedociens ou provençaux qu’il sait parfaitement identifier, même sous le verni « du plus pur béarnais », il sait voir les emprunts et les cousinages !
Par ailleurs, ce livre Nadau, Nadau ne s’en tient pas à un répertoire populaire historique, il fait sa part aux compositions contemporaines, pour la plupart œuvres des grandes figures de l’Escole : Camélat, Labaig-Langlade qui en est, comme Laborde, vice-président, Pélisson « Lou Félibre de Barétous », Vincent de Bataille, Césaire Daugé.
Un élément essentiel est que Nadau, Nadau pas le fruit d’une collecte orale, réalisée carnet et crayon en main, mais il rassemble en fait diverses sources écrites de noëls imprimées ou manuscrites qu’il compare et analyse. Ceci quelle que soit l’origine du document écrit. Il a des relais plutôt : des prêtres, félibres ou non, et précise « les sources de ses sources : un vieil oncle, un vieil abbé, une tisserande, un marchand de blé. Tous nés à la fin du XVIIIème siècle.
Les cahiers manuscrits que le Père Abbadie (1844-1927), organiste du Sanctuaire de Bétharram traitent de paroles et musiques, datant des années 1860-1880, lui prêtre aussi a transcrit : un cahier de 108 pages ayant pour titre « Noëls à l'usage de Jean Bacqué de Lestelle, département des Basses-Pyrénées, en Béarn, copiés le 3 janvier 1808 » dont : Sent Yausép lou payre
Toutes ces sources regardent vers le passé. Ce recueil ne nous apprend rien – ou presque – sur les pratiques de ce début du XXème siècle : disparaissent-elles comme il semble le dire ? Quelles sont encore en 1914 les traditions locales ?
Le recueil est en revanche une mine d’informations : une fenêtre ouverte sur le XVIIIe s. et le XIXe siècle.
Autour de Cercles et cénacles, c’est tout un réseau d’hommes et de compétences se révèle peu à peu. D’origines et fonctions diverses et lettrés ils constituent petit à petit , en traduisant la vie de leurs concitoyens, les chants et la culture locaux
Les prêtres y fourmillent, la liste est longue:
Prêtres béarnisants et félibres comme les abbés Michel Garet (1809-1864) de Gan, mort curé-doyen de Salies-de-Béarn qui publia des noëls dans le
Journal le
Mémorial des Pyrénées puis édités chez Vignancour en 1849,
Labaig-Langlade, son vicaire, « vice-président de l’Escole Gastou-Fébus » ;
les abbés Costemalle et Destruhaur, curé de Philondenx, auteurs de Nadau, Nadau, gauyouse hèste , populaire dans les confins du Béarn et de la Chalosse ».
Des Prêtres historiens : le Père Mignou de la Congrégation des Lazaristes : le Chanoine Dubarat dont les travaux révèlent à l’abbé Laborde un autre ecclésiastique, du XVIIIe siècle celui-là : Jean Bonnecaze, prêtre et vicaire d’Asson. Et enfin, de simples correspondants tels l’abbé J.-B. Béziade, d’Izeste, « mort curé d’Aas-Assouste en 1907 » qui lui communique deux noëls recueillis en vallée d’Ossau.
Par ailleurs, d’autres apports viennent de la communauté musicale béarnaise, tels le cercle des organistes laïcs directement connectés à la vie religieuse.
Ils sont très étroitement liés à la vie des noëls joués à l’office, avec des improvisations polyphoniques ou encore des interprétations à partir de partitions établies, pour la plupart, par leurs soins
Et là on se rend compte de la nuée d’organistes qui existe en Béarn : dans les grandes et petites villes : Au moins une dizaine à Pau, dont Adrien Frontère, organiste de l’Hospice de Pau.
Parmi eux, des notables comme Auguste Larriu (1840-1925) notaire et organiste de Sainte-Croix d’Oloron à l’œuvre imprimée prolifique (un millier de pièces), ou encore des professionnels, titulaires d’orgues ou poly-instrumentistes, bien connus de la société locale et pour la plupart bien au-delà ;
- Emmanuel de
Lescazes (1841-1931) élève de Camille Saint-Saëns, condisciple d’André Messager et proche de l’immense
pianiste Francis Planté . Il est organiste et maître de chapelle de l’église Saint-Jacques de Pau durant 63
ans où il a donc bien connu Jean-Baptiste Laborde.
- Le Palois Paul Chabeaux (1854-1901) connaît lui une carrière internationale
tôt interrompue pour des raisons de santé. Premier prix du Conservatoire national de musique de Paris, il y
est l’élève pour l’orgue de César Franck mais aussi de Baillot et Mathias qui figurent également dans
ce recueil comme arrangeurs.
- Tous, de par leur ancrage local ou leur sensibilité font plus ou moins œuvre de folklore.
-
C’est encore le cas de Léandre Czerniewski (1842-1932) issu d’une famille polonaise qui fut proche de Chopin.
Installé à Pau pour des raisons de santé, il devient titulaire à l’âge de 19 ans de l’orgue de Saint-Martin
de Pau qu’il tient pendant 66 ans.
UNE TRADITION ECRITE
C’est là un élément important pour la langue béarnaise et la transmission des chants et autres éléments de la culture béarnaise
La relation des Noëls à l’écrit n’est cependant pas l’apanage de ces différents cercles de clercs et notables, petits et grands, en position médiane entre monde rural et ville, entre domaines populaire et savant
En fait, même si le romantisme nous a inculqué l’image d’une séparation entre élites et peuple, entre écrit et oral, entre populaire et savant, la réalité, particulièrement en Béarn, est toute autre.
Dans l’ensemble de la société béarnaise, l’écrit participe en effet, en contrepoint de l’oral, de l’ensemble du processus de transmission de ces noëls : création, diffusion, réception.
Bien entendu, les curés et instituteurs ne sont pas étrangers au mouvement, et ce dès avant le XIXe siècles.
-Dans leur introduction Palay et Camelat parlent de :
- « Humbles curés de campagne, petits régents (…) béarnais béarnisants, issus du peuple, pensant comme lui, écrivant pour lui, simplement, sur des airs naïfs et doux que l’on se transmettait de proche en proche, de génération en génération »
- Pour
Laborde : « Quelque poète populaire, quelque missionnaire zélé, comme il y en eût en Béarn au XVIIe et au
XVIIIe siècle, désireux de se faire mieux comprendre du peuple et aussi d’imiter, pour mieux le combattre, le
mode de prosélytisme par le chant en usage chez les Réformateurs (…) » .
Citons notamment la figure d’Henri d’Andichon, archiprêtre de Lembeye (1712- 1777). petite noblesse locale, épris de chasse, auteur de mémoires sur la chasse au filet, et cantiques et noëls parmi les plus connus comme le très célèbre Léche-m droumir.. Et grand succès car de nombreuses publications au cours des siècles suivants, reprendront ces mêmes pièces qui deviennent ainsi des classiques !!!
LES RECUEILS IMPRIMES SONT TRES POPULAIRES ET DIFFUSES EN BEARN
Comme nous l’apprend Laborde :
« Nombreux sont les recueils où l’on a publié ces compositions populaires. Il n’y a à cela rien d’étonnant, si l’on considère que l’on chantait partout à l’époque de Noël et que le moindre oustàu tenait à posséder le texte des cantiques. Ce n’étaient pas des éditions luxueuses qu’on faisait imprimer ; le papier était mauvais, le texte est fautif, l’orthographe béarnaise fantaisiste. Voici l’indication des recueils dont j’ai eu sous les yeux des exemplaires, jaunis par le temps et enfumés par un long séjour sous le manteau des vieilles cheminées. »
- L’Ecrit est ainsi un bien symbolique présent dans les foyers, à portée de main à l’image d’un almanach.-
Cet écrit on peut le trouver chez les éditeurs et libraires mais ils connaissent aussi une diffusion par les colporteurs :
- Un recueil peut ainsi exister sous une forme éditée par exemple par Vignancour à Pau
- Et sous une autre, de
qualité éditoriale moindre, pour le compte des colpor
teurs.
Il ajoute : « Les mêmes Noëls béarnais se retrouvent dans ces diverses éditions. Ces recueils se sont copiés les uns les autres »
L’imprimé est par ailleurs relayé par le manuscrit.
- Par exemple Jean Bacqué de Lestelle, un maître d’école qui compile une quarantaine de noëls dont ceux d’Andichon.-« le vieux cahier d’un géomètre de Léon, en Marensin » confié à l’abbé Daugé. Celui-ci témoigne, dans le cas de Desbelhat-be, Maynades, d’une circulation dans le temps et l’espace , version bordelaise imprimée en 1844, dans un recueil de 1596
Entre écriture et oralité : Les « deux corps » du noël
L’autobiographie de l’abbé Bonnecaze (1726-1800), prêtre et vicaire d’Asson, nous en dit beaucoup plus long sur le statut des noëls, sur leur place dans le système éducatif entre écriture et oralité. Il est issu d’une modeste famille paysanne de Pardies (aujourd’hui Pardies-Piétat), auteur de « six noëls dont quatre béarnais ». Il est également, en dépit de son statut mais sans pour autant être un curé libertin, l’auteur d’une chanson à boire : Ajam vin, vienga d’on vienga, publiée dès 1827 par Emile Vignancour dans ses Poésies béarnaises.
Dans son autobiographie, Bonnecaze souligne le rôle des curés et des instituteurs dans la transmission des noëls : On est vers 1740 !
« L’écriture me plaisait beaucoup ; j’allais quelquefois les dimanches chez le nommé Claverie qui avait étudié le latin et fait sa théologie, et qui avait été régent [instituteur], depuis qu’il avait quitté les études. Cet homme me prêtait des Noëls pour les copier et des livres pour lire. Je n’avais de plus grand plaisir que d’être avec lui, parce que j’apprenais quelque chose.
Le livre est ici associé à la lecture alors que le noël l’est à l’écriture : un acte
tout à la fois technique et symbolique.
Puis Bonnecaze reprend :
(…) A cet âge de la folle jeunesse [17 ans !!!], j’appris à chanter, j’avais un gosier fort libre et la voix douce et mélodieuse. Mon plaisir était de chanter des Noëls, des cantiques et des chansons. Quand je pouvais rencontrer le nommé Jean de Cassou, de Pardies, en gardant le bétail ou autrement, nous passions le temps à chanter (…). »
La vocalité succède à l’écriture. Or, au moment du passage de l’enfance à l’âge adulte, le chant participe du processus d’affirmation de l’identité sexuelle et sociale.
Les
noëls font alors partie du répertoire de « l’honnête homme » réaffirmant leur statut symbolique empreint de
la puissance de l’écrit et de religiosité.
« L’INCARNATION » DE CET ECRIT EST POSSIBLE
GRACE AUX TIMBRES
Ce sont des airs ou musiques connus, sur lesquels s’appuient de nouvelles paroles
- C’est le cas de Desbelhat-be Maynades, déjà connu à la fin du XVIème siècle et dont le timbre est associé au noël français « Laissez paître vos bêtes », que le compositeur Marc-Antoine Charpentier intègrera dans sa Messe de minuit pour Noël (ca. 1690).Ce timbre est aujourd’hui plus connu par le noël Venez divin Messie écrit par l’abbé Pellegrin (1663-1745). Il sert également de mélodie au Célébrem la néchense d’Henri d’Andichon
Cantém touts este adbent : support du premier Kyrie de cette messe de Charpentier EX :la mélodie de Audit nou s’y a est quant à lui composé sur la très ancienne hymne du temps pascal, O filii et filiae.
Des référentiels strictement béarnais ou gascons sont également employés : par exemple chez d’Andichon qui va jusqu’à composer Nou bos lèu sourti de ta misère sur l’air des « sauts basques » plus exactement le Mochico.
Par ailleurs, l’immense popularité des chansons de Cyprien Despourrins (1698-
1759 comme Malaye quoan te bi ou U joen galan m’en èy troubat, elles-mêmes bâties sur des timbres, serviront
de référentiel aux productions de l’abbé
Bonnecaze.
Le timbre permet ainsi un lien organique entre écrit et vocal. Il projette l’acte de copie écrite dans la sphère orale aboutissant à l’oralisation d’une écriture, elle-même déjà dépendante de cette double tradition orale et écrite,
L’utilisation d’un timbre conditionnant la forme de l’écrit et le contenu textuel s’inscrivant
quant à lui dans une écriture populaire.
LE TEMPS DES EVANGELISATEURS
Le Recueil Nadau, Nadau, prolonge la chaine d’une transmission écrite pour stimuler l’oralité. L’ensemble s’inscrit d’ailleurs dans une dynamique de renouveau linguistique et culturel béarnais dont Noël est la métaphore.
- Il n’est pas certain que la prééminence de sa dimension musicale en fait un média très populaire. Il a pourtant connu une postérité à partir des années 1950, portée par les médias modernes que sont le disque, la radio et la télévision
Le recueil nourrit en effet des productions discographiques. Plus exactement celle du groupe folklorique Lou Cèu de Pau, notamment les noëls anciens d’Andichon et ceux recueillis par le R.P. Abbadie
Le premier disque date de 1959, est enregistré par les disques Teppaz (Paris) réalisé sous la houlette du docteur Paul Casassus ,alias Paul de Lagor, adjoint au maire de Pau et créateur, avec Gaston Mirat, de ce « Groupe Béarnais d’Arts et Traditions populaires » auquel collabore aussi Simin Palay.
Ce disque est ensuite repris et augmenté par le label Junquèr d’Oc en 1973 sous le titre Pastorale de noël en Pyrénées.
Un autre disque, Noëls béarnais des XVIIIème et XIXème siècles, est à nouveau produit chez Agorila en 1986. Le groupe y est cette fois entouré du groupe d’enfants Lous Mandragots, des solistes Maurice Croutzet et René Lahonda
d’un
organiste et, signe des temps, d’un ensemble de guitares.
Huit ans plus tard seulement, en 1994, Nadau, Nadau est à nouveau sollicité:
Mistèri de Nadau : Pastorale de Noël, encore une fois motivée par un renouveau linguistique et culturel. Ceci dans le cadre d’un projet d’envergure qui voit converger dans un grand spectacle populaire une centaine de chanteurs, danseurs, musiciens, conteurs… forces vives du Festival de Siros, du groupe Lou Cèu de Pau et des associations béarnaises de promotion de l’occitan.
Le Misteri fut joué 94-96. L’immense succès fortement relayé par la presse sera accompagné d’une cassette souvenir et de la production d’un CD en 2005.
D’autres productions suivront les années suivantes : à Bayonne en 2003, en
2004 à Oloron – Sainte-Marie, à Laruns…
C’est ainsi toute une longue chaîne de transmission qui s’exprime ici. Et que nos chanteurs de Vath d’Aspa poursuivent,
NOELS BEARNAIS
CONFERENCE TENUE
par J.J CASTERET
A ACCOUS
LE 2 DECEMBRE 2017
CHANTS DE VATH D’ASPA
1) PASTORS E PASTORELAS
Pastors e pastorèlas quan an sabut
Las tant bèras novèlas d’un Diu vadut
Qu’an anat véder aqueth mainat
En correr, en dansan entà’u saludar
O gue lan la lanlera o gue lan la
Mes autanlèu qui entran dehens l’endret
Lo mainatge que trobàn shens lutz ni huec
Esmavuts de tant de praubèr
Cadun que plorè au loc de
cantar,
O gué…
Quan lor tant trista mina Jausèp veso
Que’us ve virè l’esquia e que’us diso’
« Si vienetz aci tà plorar
ve’n podetz tornar
o recomençar »
O gué..
Sus aquera paraula lo gai Janet
Deu sac qui a sus l’espatla tira un fiulet
Ej’oga aires tan, tan polits
Que grans e petits s’hican a
dançar
O gué…
Bergers et bergères ayant appris l’agréable nouvelle de la naissance d’un Dieu
Sont allés voir cet enfant, en courant, en sautant, afin de le saluer
O gué lan la
Mais aussitôt entrés dans l’étable ils trouvent l’enfant sans feu ni lumière
Emus devant une misère si grande chacun d’eux pleura au lieu de chanter
O gué lan la
Quand Joseph remarqua leur mine si triste il leur tourna le dos et leur dit
« Si vous venez pour pleurnicher, vous pouvez vous retirer, ou changer d’attitude
O gué lan la
A ces mots le joyeux Jeannot, du sac qu’il porte sur l’épaule, retire une flûte
Et commence à jouer des airs si beaux que grans et petits se mettent à danser
O gué lan la
2) PASTORS SORTIAM DEU LHEIT
Pastors sortiam deu lheit
Anem en Alegria
En Bethleèm anueit
D’après la profecià
Là qu’ei vadut
Lo hilhet de Maria
Per noste salut
Lons ànjols dens los èrs
Que laudan sa nesishença
E de mila concèrts
Plens de rejoïssença
Que hèn, que hèn,
Dab ua senta licença
Tremir Bethleèm
A lur imitacion
Pastors sus las guitarras,
Joguema lor aunor
Las mei bèras fanfarras
E puish que cau
Anar dab las cimarras
Dret a son ostau
3) DEU CEU LAS CLARINAS
Deu cèu las clarinas qu’annoncian matinas
Ras deu Rei vadut uei qu’ei lo gran dia
On vien lo Messia per noste salut
Quitem noste jaça e seguim la traça
De tan de pastors
Leishem las aulhetas gahem las musetas
E correm i tots
Los anjos qu'apèran tots los qui espèran
Au son gran amor.a noste feblessa
Un Diu de tendressa que da lo perdon.
Audim la novèla d'aquera mervelha
Qui hè tressalhir
Uei qu'ei lo gran dia auprès de Maria
Vejatz de'ns seguir.
N’ei pas l’escurada ni la gran gelada
Qui’ns pot arestar
Oc que volem correr dinca que demore
Suu pè lo lugran
Aimem la sagessa qui hè la noblessa
Deu cèu en vertat Seguim la ribèra
Qui n’a miatz hèra
A l’eternitat
--Du ciel les clochettes Annoncent matines Auprès du Roi né
Aujourd'hui c'est le grand jour
Où vient le Messie Pour notre salut.
Quittons notre couche
Et suivons la trace de tant de bergers
Laissons les brebis Prenons les musettes. Et courons y tous.
--Les anges appellent Tous ceux qui espèrent
A son grand amour A notre faiblesse
Un Dieu de tendresse Donne le pardon.
Entendons la nouvelle De cette merveille Qui fait tressaillir :
Aujourd'hui c'est le grand jour
Auprès de Marie
Tachez de nous suivre.
---Ce n'est pas la nuit noire Ni la grande gelée
Qui peut nous arrêter.
Oh ! Nous voulons courir
Jusqu'à ce que s’arrête Immobile l'étoile.
Aimons la sagesse Qui fait la noblesse
Du Ciel véritable Suivons la vallée
Qui en a conduit beaucoup
A l'éternité
4 ) NUEIT DE SALUT
Nueit de salut b’en es donc provedida
De lutz e de splendor au Rei vadut
Tot que preste l’audida e que da l’esclarida
Ta laudar sa grandor
Lo lugran tà marchar l’anjolon, lo pastor
La museta, la cantèta, lo beth son t’au Senhor
REF :A nosauts la patz, deu nostes pecats
E a Diu l’aunor, per lo sauvador
Anjols deu cèu cantatz la gran mervelha
Qui vien de s’acomplir adara aquiù
S’ei dite la novella e lo monde se desvelhe
Tà correr , tà seguir
Los aulhers los purmers qu’an quitat lo cledat
Son partits esmudits , lo salut ei viengut
Pastors vienetz, seguits per l’arribèra
Lo lugran qui pareish, vos lo vedetz,
E que corretz encuera ta mirar lutz tan bèra
E qui tan, tan luseish,
Haut pastors anatz tots, adorar e pregar
Aqueth Diu aimador, e digatz dab pietat
5 ) CANTEM EN ALLEGRESSE
Cantem en Allegressa
Lauda Jerusalem
Lauda Jerusalem et Laetatus
Car nobis en Betleèm
Jesus est natus.
Podem díser Laudate
Car nisi Dominus
Nisi Dominus non ns’assistèsse
Nosauts èram perguts
Si èth non venguèsse.
A la Vièrja sacrada
Missus est angelus
Missus est angelus que l’a’avertida
Per maire Dominus
Que l’a causida.
Glòria a Diu lo paire
Et tibi Domine
Et tibi Domine, tant admirable
Natus de Virgine
Hens ua establa.
Chantons dans l’allégresse
Louons Jérusalem
Loue Jérusalem et réjouis-toi
Car pour nous, à Bethléem, Jésus est né
Nous pouvons dire «Louez !»
Car si le Seigneur ne nous assistait pas
Nous serions perdus, si lui ne venait pas.
A la Vierge consacrée
un ange est envoyé qui l'a avertie
Que pour être mère, le Seigneur l’a choisie.
Gloire à Dieu le Père et à toi Seigneur
Et à toi Seigneur, tant admirable,
Né d’une vierge dans une étable
6 ) BOILERA ENçA
Boilèra ençà braves pastors
La peishenssa qu’ei aci grassa
Hetz i passar vostes motons
Qu’us i haram tots peisher amassa
O que nos en gaudaram bèth
Que volem har bèth aute viatge
Aci leishant noste tropèth
Que correm tad aceth vilatge
Aqueth vilatge ei Bethleèm
E quin se hè que’vs interèssa
De vs’en anar d’aqueth estrem
Dab tan d’ardor , dab tan de prèssa
Que vienen de’ns diser qu’aquiu
Un hilhot qu’ei vadut bitara
Qu’eth medish qu’ei lo Hilh de Diu
E que’u vam amuishar la cara
Coentatz –ve donc, corretz, anatz,
Seguits lo lugran qui vs’ atira
Mes quan ajatz vits lo gojat
Si vos platz, tornatz ve’n de tira
7)ANUIET QU’EI VADUT NADAU
Anueit qu’ei vadut Nadau (bis)
En un plan petit ostau (bis)
Hens ua crampa desparada
Da palha passimentada
Anem correm Veder Jesus a Bethleèm
Deishem aci los esclops
Tocaderas e barrots
Los esclops e las empalhas
Las cauças e las quincalhas
Que portas tiu Bertomiu
Un oinsan, un cotoliu,
Ua piga e ua parra
Fritas en un cap d’esparra
Los pastors son arribats
Dab los esclops tots herrats
L’un portava ua coquetta
L’aute qu’avè ua cugeta
8 )PASTORS SUS PE
Pastors sus pè, l’anjo vs apèra
Anatz a Betlem au mei lèu
Véder l’admirable mistèri
Qui’ns rend la patz dab lo cèu
Que podetz shens crenta e shens pena
Aquiu deishar voste tropèths
Lo lops d’ara enlà poden viéner
Non panaràn pas los anhèths
Qu’ei aço l’ora desirada
On lo sauvador prometut
Tot ara medish vien de vàder
E porta au monde lo salut