RELATIONS ENTRE HOMMES ET MONTAGNES par Claude BERDUCOU et Emmanuel MENONI

 

 

Titre: “ Heurs et malheurs des relations Homme-biodiversité dans les montagnes”

 

Aperçu du contenu:

 

La montagne dont nous aimons les paysages, la flore et la faune, est le résultat de la combinaison des forces naturelles et des impacts positifs ou négatifs d’actions de l’Homme, quelquefois très anciennes, sur  les trois niveaux de la biodiversité:  paysages, espèces et génétique des populations.

 

Il n’est pas question de faire un panorama exhaustif de ces interactions, mais juste de partager quelques exemples , pour la plupart relatifs à la grande faune sauvage des Pyrénées et des Alpes ainsi qu’ à ses habitats.  Ces exemples quelquefois peu connus, auxquels les conférenciers ont été  professionnellement confrontés, seront  présentés au fil des différentes époques préhistorique, historique et actuelle et déclencheront inévitablement d’intéressant échanges.

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HEURS ET MALHEURS DES RELATIONS HOMME- BIODIVERSITE DANS NOS MONTAGNES

 

Elles nous paraissent immuables, comme un pôle de stabilité….

 

Et pourtant, les évolutions de leur vie a été énorme depuis l’apparition des hommes sur nos  montagnes.

 

Darwin nous donne un élément clé à prendre en compte pour saisir ces évolutions : « la biodiversité perçue n’est qu’un instantané sur la flèche du temps ». Elle n’est jamais fixe mais toujours en  perpétuelle adaptation. Il s’ensuit qu’il vaut mieux préserver la diversité d’un milieu que vouloir préserver une espèce.

 

Parlant de biodiversité, il faut aller plus loin que ce que l’on voit d’abord : plantes et animaux, mais il faut avoir a l’esprit que les invertébrés représentent plus de 80 % des êtres vivants

 

La montagne se prête à des activités très variées, et il faut regarder l’impact de chacune De plus, sans y être présents physiquement  les sources d’action sur la montagne sont très diverses : juristes, ingénieurs, commerciaux, pédagogues, politiques, médias, géographes.

 

La conférence nous a été présentée en prenant en compte les âges

 

                -l’époque préhistorique de – 500 000 à – 2000 ans 
Avec d’abord la chasse puis la domestication, la déforestation et le bocage
A cette époque des animaux ont disparu et d’autre apparaissent,. Dès la fin de la glaciation, la forêt s’installe et la domestication augmente la biodiversité

 

                Les périodes historiques
Cette période est marquée par l’augmentation de la population. Celle-ci a provoqué, par divers usages, chauffage, industrie,  construction maisons et bateaux, industrie, gros besoins en énergie qui n’avait d’autre origine que  le bois, mettant à mal les forêts. Sont alors apparus divers règlements  dont celui de Louis de Froidour pour préserver et développer les forêts

 

                L’époque actuelle
Un premier point tient en la très forte croissance de la population, avec une destination nouvelle des espaces, prenant en compte l’espace utilisé par les villes, les espaces protégés et surtout l’agriculture industrielle avec la nécessité de protéger des espaces avec un réglementation publique
Il est recherché une restauration spontanée des habitats, passant ainsi de la protection des espèces a protection des espaces
Au-delà des habitats, se sont aussi effectuées des introductions d’espèces nouvelles ou disparues

 

Au total, Toutes les mesures et orientations prises conduisent à une situation meilleure qu’il y a un siècle pour la biodiversité

Ce court compte rendu ne peut reprendre tous les exemples et idées que les conférenciers nous ont proposés , avec une présentation beaucoup plus complète, de grande qualité, et , en plus, de très belles images

 

 

 

 

 

conférenciers:

 

Emmanuel MENONI

Chargé de recherche - Equipe "Galliformes de montagne"

Unité Faune de montagne

Direction de la Recherche et de l'Expertise

05 62 00 81 00

06 13 93 67 69

emmanuel.menoni@oncfs.gouv.fr

et Claude Berducou.

 

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·         ME PRÉSENTER

·         RANDONNÉE

o   

 

 

 

MÉMOIRE | Auteur : Sylvain REED

 

La Biodiversité

 

Les Pyrénées, milieu naturel montagnard des plus remarquables composé d’une multitude d’espèces endémiques, comme l’Euprocte des Pyrénées ou la Ramonde des Pyrénées, sont une partie importante des richesses naturelles régionales, françaises, européennes et mondiales. Les habitants, les visiteurs et les randonneurs, de cette région sont en mesure d’influencer grandement ce milieu naturel avec leurs activités. Dans cette partie de mon site internet, nous verrons quel est l’état de la sauvegarde de la faune, de la flore au niveau mondial, national, régional et pyrénéen.

 

1.1. PRÉAMBULE

 

Avant de pratiquer diverses activités dans le milieu naturel, comme la randonnée, il convient d’effectuer une brève synthèse de l’état de forme de l’ensemble des espèces des êtres vivants que l’on peut rencontrer sur notre planète et des liens qu’ils entretiennent avec les Hommes. Cette vision macroscopique est indispensable à l’obtention d’une synthèse objective. Dans l’ouest pyrénéen, comme dans toutes les régions du monde, les Hommes vivent dans un milieu qui est plus ou moins déconnecté du milieu naturel suivant leur lieu d’habitation : urbain, rural voire en immersion totale dans le milieu naturel. Quel que soit le degré de connexion directe à ce milieu naturel, tous les Hommes en dépendent et interagissent avec celui-ci, par exemple : le moustique qui va piquer l’Homme vivant en ville ou le Nénètses (peuple de Russie) qui va tuer le renne pour se nourrir. Nous sommes tous dépendants du milieu naturel et des espèces qu’il contient. Dans ce contexte, quel est l’état de conservation de ces espèces ? Plusieurs analyses et études scientifiques de haut niveau traitant de ce sujet, montrent que globalement le nombre d’espèce diminue drastiquement depuis plusieurs décennies. Ces diminutions peuvent être causées par des évènements macroscopiques, comme le réchauffement climatique, mais aussi par des comportements locaux, comme la chasse d’une espèce endémique jusqu’à son extinction (rhinocéros blanc d’Afrique par exemple). Globalement, lorsque l’Homme est responsable de l’extinction d’une espèce, le mot « Homme », représente une somme d’individus, composée d’hommes et de femmes, qui vont tuer une multitude d’animaux sauvages de cette espèce jusqu’à son extinction. A titre individuel, chacun de ces hommes et femmes pensent avoir une raison légitime de le faire (survie, loisir, enrichissement, …). Ces raisons peuvent être vitales, comme par exemple l’Inuits qui tue une baleine pour la survie de sa communauté, ou de confort ou de loisir, comme par exemple l’adepte de la pêche sportive qui va capturer et tuer un individu d’une espèce de requin en voie d’extinction. D’autres éléments viennent amplifier les conséquences de ces agissements : la capacité de destruction et la démographie. En ce qui concerne le premier point, jamais dans l’histoire de l’humanité une espèce n’a eu autant de pouvoir destructeur vis-à-vis des autres êtres vivants que l’Homme d’aujourd’hui. Un chalutier « usine » constitué de quelques hommes d’équipage peut détruire en une journée de pêche cinquante fois plus de poissons que peut pêcher un homme seul, sans moyen mécanique, durant toute sa vie, pour subvenir à ses besoins. Abordons maintenant le second point, la démographie. Vers 8000 avant JC, au commencement de l’agriculture, la population mondiale des Hommes était d’environ 5 millions d’habitants. Il a fallu attendre le 19ème siècle pour qu’elle atteigne 1 milliard d’habitants. Elle était de 7 milliards en 2011, elle sera de 8 milliards en 2024. Ainsi, depuis le commencement de l’agriculture, la population mondiale a été multipliée par près de 1 500. Pour résumer, les Hommes d’aujourd’hui sont très nombreux et disposent de moyens techniques dévastateurs.

 

Les exemples cités ci-dessus ont volontairement été choisi hors des Pyrénées. Mais si nous revenons à notre zone géographique, ici, qui s’indigne de la disparition des éléphants d’Afrique ? Du rhinocéros blanc ? Des ours polaires ? … Une grande majorité de personnes, heureusement. Toute le monde s’accorde à dire qu’il faut agir pour sauver ces espèces, ce qui est une bonne chose. Maintenant, si je pose les questions suivantes, qui s’indigne ou s’indignerait de la disparition de la grenouille des Pyrénées ? Du Desman ? De l’Euprocte des Pyrénées ? Du Bouquetin des Pyrénées (déjà disparu) ? De l’ours des Pyrénées (déjà disparu) ? J’ai remarqué que le niveau d’indignation baisse fortement. Pourquoi cette différence ? Les mesures associées à la protection des animaux lointains ne nous touchent pas directement, l’interdiction de la chasse à l’éléphant influence très peu le mode de vie des Pyrénéens. Alors que les actions pour protéger, notamment, « Cannéllito », fils de « Cannelle » (dernière ours pyrénéenne tuée en 2004) et de « Néré » (ours slovène), dérange, fait grincer des dents, … Pourquoi ? Car contrairement aux actions menées pour préserver les animaux lointains, ces actions influencent nos modes de vie de Pyrénéens, voir les dérangent pour certains. Pourtant, d’un point de vue « espèce » et « habitant de la zone concernée », quelle est la différence entre un éléphant et un ours des Pyrénées d’un point vue richesse biologique ? Quelle est la différence entre le changement de comportement d’un Africain et d’un Pyrénéen pour préserver les animaux sauvages proches d’eux ? Fondamentalement aucune différence.

 

Partout sur notre planète, chaque Homme interagit avec son environnement et donc avec les espèces qui l’entourent. Chaque Homme peut entrer en conflit avec ces espèces, selon ses activités ou son mode de vie. Les Hommes peuplent désormais la totalité de notre planète, ils possèdent des moyens massifs d’extermination des espèces, si chaque Homme ne supporte pas de vivre avec d’autres êtres vivants, la totalité de ces espèces vont disparaître car nous pouvons les détruire en un instant. Donc, réfléchissons, à titre individuel, sur la nature de nos conflits avec ces espèces et trouvons des solutions pour coexister et vivre en harmonie. Si non, notre planète va perdre tant de richesse !

 

Voyons quel est l’état de sauvegarde de la faune, de la flore au niveau régional, national et mondial.

 

1.2. Nombre d’espèces : vue globale

 

Combien d’espèces d’êtres vivants y-a-t-il sur notre planète Terre ? Il n’est pas aisé de répondre à cette question car seule une petite partie des espèces présentes sur notre planète sont connues des Hommes, 1,8 millions à ce jour. En moyenne, 6200 espèces nouvelles sont découvertes tous les ans. Une étude scientifique récente a tenté de répondre à cette question en utilisant des techniques de modélisation, d’extrapolation et bien d’autres [MORA 2011]. L’estimation effectuée est de 8,7 millions d’espèces d’être vivants. Le tableau 4.1. présente les résultats obtenus. Cette estimation permet d’imager la merveilleuse biodiversité présente sur notre planète. Derrière ce chiffre impressionnant, regardons comment ce nombre a évolué au cours du temps et essayons de prédire sa tendance.

 

 

 

1.3. Évolution du nombre des espèces

 

Depuis la formation de notre planète terre, il y a 4 milliards d’années environ, et l’apparition de la vie sur celle-ci, il y a environ 3,8 milliards d’années, les espèces n’ont cessé d’évoluer. Leur nombre a subi de fortes variations, principalement au cours des cinq grandes crises d’extinction de la biodiversité. La figure 4.1 présente ces différentes phases. La plus connue étant la crise Crétacé – Tertiaire, il y a 65 millions d’année. Elle entraîna notamment la disparition des dinosaures. Durant ces crises, dont les durées sont très brèves d’un point de vue du temps géologique, de nombreuses espèces appartenant à des groupes différents et bien adaptés à des environnements divers disparaissent (animaux terrestres, marins, …). Entre ces crises, de nouvelles espèces apparaissent et le milieu naturel évolue [CAMUS 2007]. Par exemple, depuis dix mille ans, depuis la fin de la dernière glaciation (Würm-Wisconsin), nous sommes dans l’époque de l’Holocène. Elle est caractérisée, entre autres, par une élévation des températures à la surface du globe qui a entraîné une déglaciation continue jusqu’à aujourd’hui, et une montée du niveau des océans de 100 mètres environ, voir la figure 4.2.

 

Ainsi, depuis des milliards d’années, des espèces disparaissent, d’autres apparaissent, le climat change, … notre planète Terre est en évolution permanente. Mais depuis quelques décennies, ces changements s’accélèrent, l’échelle de temps est bouleversée, les variations se font en quelques décennies.

 

 

 

1.4. Accélération du rythme des changements

 

Depuis le début de l’Holocène (-10 mille ans), les civilisations humaines se sont développées jusqu’au début de la révolution industrielle et de l’apparition de ce que l’on appelle les « nouvelles technologies ». Durant cette période la population d’êtres humains n’a cessé de croître exponentiellement pour atteindre 7 milliards d’individus en 2011. Elle devrait atteindre 8 milliards en 2024. La démographie n’est pas le seul paramètre qui augmente drastiquement depuis quelques décennies, voir la figure 4.3. En effet, les biologistes étudient attentivement l’évolution du nombre d’extinction d’espèces d’êtres vivants. Toutes ces espèces ont globalement une durée de vie limitée entre cinq et dix millions d’années. Au cours des 65 derniers millions d’années, le taux d’extinction moyen a tourné autour d’une extinction par an pour un million d’espèces. Aujourd’hui, ce taux serait entre 100 et 560 fois supérieur au taux d’extinction moyen [TEYSSEDRE 2004]. Nous pouvons craindre d’atteindre très prochainement le seuil d’extinction de près de 50% des espèces, ce qui constituera la sixième crise d’extinction massive de cette ampleur. Mais cette fois, la cause ne sera pas un bouleversement géologique majeur (météorite, volcanisme extrême, …), elle sera dû à l’activité destructrice d’une seule espèce : Homo Sapiens.

 

Ainsi, les activités humaines influencent fortement le fonctionnement de notre planète Terre. De nombreux spécialistes admettent qu’une nouvelle ère géologique commence : l’Anthropocène.

 

En plus de cela, voici quelques chiffres, malheureusement, il s’agit d’un extrait d’une liste bien plus longue :

 

·         70 % des oiseaux marins auraient disparu entre 1950 et 2010

 

·         1/3 des espèces d’oiseaux de mer sont menacées d’extinction

 

·         1/4 des mammifères sont fortement menacés d’extinction

 

·         50 % des espèces de primates au bord de l’extinction

 

·         1/3 des espèces d’amphibiens connues sont menacées

 

·         420 millions d’oiseaux ont disparu en Europe en 30 ans

 

·         Tous les ans 26 000 espèces disparaissent

 

·         513 espèces de plantes menacées d’extinction en France

 

 

1.5. La position de la France et des Pyrénées dans ce contexte

 

Une grande part de la biodiversité européenne est présente sur le territoire français, 35% de l’ensemble des espèces décrites pour l’Europe. Par exemple, la France est le deuxième pays européen en nombre d’espèces d’amphibiens (55% des espèces européennes), 58% des espèces d’oiseaux nidifiant en Europe se reproduisent en France.

 

De plus, un grand nombre d’espèces endémiques ou subendémiques (si l’aire de répartition d’une plante déborde peu du territoire, on parle alors d’espèce subendémique) est présent dans notre pays. En l’état actuel des connaissances, il a été comptabilisé 15 364 espèces endémiques ou subendémiques sur le territoire français. Ainsi, la France porte seule la responsabilité de sauvegarder ces espèces, voir la figure 4.5, et se place au huitième rang des pays hébergeant le plus grand nombre d’espèces menacées [Ministère Ecologie 2014].

 

 

Ces chiffres sont en constante évolution, plusieurs dizaines nouvelles espèces sont recensées chaque année en France. En 2014, la Liste rouge des espèces menacées en France établit que (par rapport aux nombres d’espèces recensés dans cette liste) :

 

·         74 espèces d’oiseaux nicheurs sur les 277 sont menacées en France métropolitaine : 27% des espèces nichant dans l’hexagone risquent de disparaître (vautour moine, gypaète barbu, …). 5 espèces nicheuses ont disparu du territoire, 11 sont en danger critique d’extinction.

 

·         7 espèces de reptiles sur 37 (19%) sont menacées sur le territoire métropolitain. 6 sont « quasi menacées ».

 

·         7 espèces d’amphibiens sur 34 (21%) sont également menacées. 6 sont « quasi menacées ».

 

·         Une espèce de poissons d’eau douce sur 5 en France (22%) est menacée de disparition du territoire métropolitain.

 

·         Sur 83 espèces évaluées de requins, raies et chimères en France métropolitaine, 11 espèces (13,3%) sont menacées.

 

·         Sur les 160 espèces d’orchidées étudiées en France métropolitaine, 27 sont menacées de disparition du territoire (17%) ; 4 sont classées en danger.

 

·         Sur les 253 espèces de papillons de jour évaluées, 16 sont considérées comme menacées.

 

·         Sur 119 espèces de mammifères, 11 (dix espèces continentales et une marine) sont menacées de disparition du territoire métropolitain, 2 sont déjà éteintes (le phoque noir et la baleine basque) et une fait l’objet d’un programme de réintroduction (le bouquetin des Pyrénées).

 

·         Quant à la flore de la métropole, suivant une première évaluation, un quart des 4 400 variétés recensées, 58 % d’entre elles sont menacées, dont beaucoup en danger critique.

 

Ces chiffres permettent de quantifier l’ampleur des dégâts. Comme partout sur la planète, la biodiversité est fortement menacée dans notre pays. Voyons quelle est la place des Pyrénées dans cet environnement dégradé.

 

L’ensemble des espèces répertoriées en France ne sont pas réparties uniformément sur l’ensemble du territoire [MNHN 2013]. Les figures 4.6 et 4.7 présentent cette répartition. On peut remarquer que les zones les plus riches d’un point de vue biodiversité se situent : dans le massif alpin, le pourtour méditerranéen et les Pyrénées. Notre région a donc un impact majeur dans ce domaine de sauvegarde des espèces.

 

 

1.6. Synthèse

 

Cet état des lieux de la biodiversité montre que la situation se dégrade fortement depuis plusieurs décennies au niveau mondial. L’Homme a rôle majeur dans ce scénario. Comment pouvons-nous améliorer la situation ? Individuellement, chaque Homme, doit repenser les relations qu’il entretient avec le milieu naturel qui l’entoure pour tenter d’harmoniser cette relation. Habitants, visiteurs et randonneurs, du milieu naturel pyrénéen, nous avons tous cette possibilité.

 

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