Fabiana GUILLEN

Fabiana Guillén, ancienne élève de l’École Normale Supérieure, agrégée et docteur, hispaniste et historienne,

spécialiste de l’histoire de l’esclavage dans les royaumes ibériques et la Méditerranée de la fin du Moyen Age.

Maîtresse de conférences à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour et chercheur associé au Centre International de Recherches sur les Esclavages (CNRS-EHESS - USR 2002),

elle a récemment codirigé avec Roser Salicrú i Lluch l’édition d’un ouvrage scientifique :

« Ser y vivir esclavo. Identidad, aculturación y agency »

(Mundos mediterráneos y atlánticos, siglos XIII-XVIII),

Casa de Velázquez, Madrid, 2021.

D’Hispaniola (1521-22) à Charleston (1822) ;

de révoltes d’esclaves en révolution.

L’historiographie de l’esclavage, notamment de celui dit « de plantation », développé dans l’espace atlantique, a longtemps mis l’accent sur une domination absolue des maîtres qui aurait duré plusieurs siècles et aurait pour parallèle la subjugation absolue des populations d’esclaves.

Une telle démarche ne correspond-elle pas plus à un désir de se voir comme détenteur d’un pouvoir absolu qu’à une réalité historique ? Ne tend-elle pas aussi à justifier à tous coups le recours

à la violence extrême pour dominer les groupes asservis et maintenir un système constamment battu en brèche ?

Dans cette petite enquête, nous souhaiterions revenir sur la représentation historique dominante et révéler par le recours à une documentation abondante cette guerre de résistance et d’usure menée avec esprit de sacrifice et persévérance, non seulement pour parvenir à la liberté mais pour détruire l’esclavage comme système de relation économique, sociale et politique.